Le poème Mélancholia, apparaît dans le recueil des Contemplations, au livre III, dans la section « Les luttes et les Rêves », écrit et publié par Victor Hugo en avril 1856. Le poète engagé dans lescauses sociales de son époque, dénonce dans ce texte le travail des jeunes enfants, soumis à la folie des hommes cupides. Nous allons étudier les différents moyens utilisés par l’auteur pour argumenterses idées.
Dans un premier temps, le lecteur est fortement ému à la lecture du poème. C’est une stratégie de la part du poète afin de faire prendre conscience de l’inhumanité quirègne en France dans une société dite évoluée, et bien sûr révolter le lecteur. Le registre pathétique est ainsi dominant. L’auteur fait le portrait des jeunes enfants et souligne leur affaiblissementmoral et physique, ainsi aux vers 1 et 2 « pas un seul ne rit//la fièvre maigrit », les deux hémistiches se répondant dans un dialogue navré ; de même il est fait mention de leur « pâleur », de leurpetitesse d’enfant (v.15), et de leur fatigue extrême, l’adjectif « las » répondant à l’exclamation impuissante « hélas » à la fin du vers suivant. La mise en scène de la parole des enfants est d’ailleursfrappante car Dieu, le destinataire ne répond pas, et la plainte des enfants devient de fait dérisoire et vaine. Tous ces détails contribuent à mettre en scène des êtres faibles, qui ne peuventqu’apitoyer, brisés par le supplice éternel du travail qui revient sans cesse. Cette idée d’enfermement d’où personne ne peut sortir et qui confine au tragique est exprimée dans le vers 6 où l’allitérationde la consomme « m » crée une sensation d’alourdissement du temps, qui se répète et se répète. Enfin la construction symétrique du vers 9 « jamais on ne s’arrête et jamais on ne joue », avecl’insistance sur la césure de la conjonction de coordination « et », achève de peindre l’ atmosphère oppressante d’un cercle infernal.
Un autre moyen est utilisé par Victor Hugo pour rendre…