Analyse de séquence : ouverture de metropolis de fritz lang

ANALYSE DE SÉQUENCE :

Metropolis de Fritz Lang (1927).

Visionnez attentivement les 17’52 premières minutes du film et répondez aux questions.

GÉNÉRIQUE

2’15 titre

Quelle est la forme géométrique qui domine dans cette image ?

C’est une pyramide.

Quelles en sont les connotations ?

Elle évoque les pyramides antiques d’Egypte. L’intellectuel Lewis Mumford, dans le Mythede la machine (1967), considère que la naissance de la machine comme outil constructeur provient de la construction des pyramides : les hommes constituaient les rouages de cette machine. Par machine, il faut entendre outil de production organisé, automatique : « je m’aperçus que ce que les économistes ont récemment nommé l’âge de la machine ou l’âge de la puissance avait son origine, non dans laprétendue révolution industrielle du dix huitième siècle, mais au tout début dans l’organisation d’une machine archétypique, formée d’éléments humains ».

SÉQUENCE I : LE VENTRE DE LA VILLE

2’29 – Les organes de la ville

Analysez cette séquence en mettant en relation :

– Les cadrages

– la musique

En quoi peut-on dire qu’il s’agit là d’un ballet mécanique ?La musique est violente, assourdissante, comme le sont les machines, uniquement filmées en gros plans. On n’en voit que les composantes, les rouages, les pistons et les engrenages qui s’accordent au rythme de cette musique, elle-même soumise au rythme de l’horloge. Le temps, continu et irréversible, est au coeur du fonctionnement de la ville. Tous ces mécanismes pourraient, en quelque sorte,montrer l’horloge interne de cet organisme vivant et autonome qu’est Metropolis.

Quel est le dernier plan de cette séquence ? Que signifie-t-il ?

Le dernier plan est un plan large de l’usine, qui crache sa fumée. Pour la première fois, on ne se situe pas dans le corps de la machine, mais on en voit le visage : elle respire, grâce au bon fonctionnement de son organisme interne.

3’23 La relèveQuels sont les divers moyens que le cinéaste a choisi pour priver les ouvriers de tout signe distinctif, de toute individualité ?

Ils portent un uniforme, et leurs têtes sont coiffées d’un même béret.

De plus, il les filme soit de dos, soit de trois-quarts arrière, ce qui nous empêche de distinguer le visage de chacun. Or, le visage est la seule partie de leur corps qui ne soit pascouverte… mais on n’en voit aucun.

De plus, leur démarche est elle aussi uniforme. Ils se déplacent en masses, et leur démarche est la même : celle d’automates. Ils évoluent en rythme, comme s’ils étaient réglés sur l’horloge, au même titre que les machines.

Quelle est la seule différence entre les ouvriers qui sortent de l’usine et ceux qui y entrent ? Comparez le rythme de la démarche despremiers par rapport à celle des seconds.

Les ouvriers qui quittent l’usine marchent deux fois plus vite que ceux qui y entrent. Ils sont harassés, exténués par leur travail : c’est peut-être ce qui explique leur attitude de morts-vivants. Quant à ceux qui entrent, ils sont abattus de devoir recommencer une journée parfaitement identique à la précédente et à la suivante.

En quoi lacomposition des plans, le choix des choix des formes dominantes accentue l’impression de déshumanisation de cet endroit ?

Les ouvriers sont écrasés, dominés par les murs, les immeubles, le cadre des portes : ils semblent minuscules, ce qui est renforcé par l’utilisation abondante du plan d’ensemble. Tout est géométrique, anguleux, il n’est nulle place pour les courbes, l’apparence organique,l’imprévisible, l’accident, le baroque, au sens étymologique du terme (barroco désignait une perle de forme irrégulière). En somme : il n’est nulle place pour l’humain.

SÉQUENCE II : LE CLUB DES FILS

6’00 le stade.

D’emblée, relevez tout ce qui contraste entre ces plans du stade et ce qui précède. Appuyez-vous sur l’étude

– des formes, de l’espace

Les courbes apparaissent. La…