Qu’est-ce qu’un problème politique ?
«L’homme sans aucun appui et sans aucun secours est condamné chaque instant à inventer l’homme. » disait Sartre dans L’existentialisme est un humanisme. On peut entendre par cette citation que l’Homme doit être aidé pour vivre, ou qu’il ne peut vivre sans aide. En partant de cette hypothèse, notamment soutenue par Platon, Aristote ou Spinoza, la vie encommun se place alors comme nécessaire à la vie au sens propre. Mais cette vie en commun est régie par la présence (ou l’absence) de règles fondamentales, qu’elles soient énoncées sous forme de loi (on parle alors d’obligation légale), ou répondant simplement à une certaine raison, à une morale (décision légitime). L’analyse de ce mode de vie a donné naissance à la Politique, qui peut être définie ausens pratique comme étant l’art de gouverner, ou au sens plus général comme l’ensemble des normes et phénomènes caractéristiques de la vie en commun. On peut dès lors s’interroger sur la légitimité de ces lois, des droits et des devoirs de chacun, etc. Tout ceci nous amène à nous poser la question : En quoi la présence d’une autorité supérieure est-elle nécessaire dans une vie en société ? Nousverrons dans un premier temps la nécessité de la vie en société, puis nous étudierons la légitimité de l’Etat.
Dans la République, Platon présente la société comme le moyen de mettre en commun les forces et le savoir des hommes afin de pallier à certains manques et d’obtenir une satisfaction aux besoins. En effet, l’homme seul est vulnérable, exposé à toutes sortes de dangers, qu’ils viennent dela nature ou des autres hommes. De plus, l’homme isolé, trop occupé à subvenir à ses besoins vitaux, se voit obligé de délaisser toute activité « de l’esprit », c’est-à-dire activités artistiques, intellectuelles ou scientifiques. Or ces activités sont nécessaires au développement de l’humanité. Je prends pour exemple la médecine, science essentielle au développement de la vie (protection faceaux maladies, ou simplement tentative de guérison d’une plaie). Son essor a eu lieu dans la civilisation grecque, une société avancée dans laquelle les hommes, une fois leurs besoins primaires comblés (quête de nourriture, sécurité), on pu consacrer une grande partie de leur temps à la recherche de remèdes en tous genres. De plus, la société, de part son regroupement d’hommes, induit un regroupementde savoirs et de connaissances hétéroclites, dont la mise en commun peut-être un facteur décisif dans une découverte.
Selon les philosophes antiques, l’origine de la société découle d’un besoin naturel. Pour Platon, la formation de la société découle de l’agrégation successive d’individus et de cellules familiales dotés d’aptitudes et de savoirs complémentaires. Aristote reprend cette idée enpoussant plus loin la notion « d’agrégation d’individus ». Selon lui, la cité s’appuie sur des communautés antérieures qui sont naturelles, au sens qu’elles ne sont pas voulues sciemment par les individus. Ces communautés antérieures sont la famille (communauté domestique), à laquelle se rajoutent les amis, puis une communauté économique, et enfin une communauté politique. Ces communautés étantnaturelles, il est donc logique de considérer la cité comme une communauté elle aussi naturelle. Aristote place ainsi la cité comme un aboutissement (une apogée), et l’unique moyen d’arriver au bonheur. Ce rassemblement des forces (physiques ou morales) permet ainsi le développement des potentialités humaines. La société est donc nécessaire.
Selon Aristote, la communauté politique est la dernièrecommunauté à se « joindre » aux autres. La question du pouvoir de cette communauté se pose donc, et de là les moyens qu’elle doit mettre en œuvre pour respecter certains principes. Machiavel, au début du XVIème siècle, a dit que le pouvoir politique devait s’affranchir de la morale, et que les théories politiques devaient se fonder sur la vérité des faits, c’est-à-dire sur les circonstances. Ceci…