Section 1 : Introduction à l’audit :
§1. Historique et définition de l’audit :
1. Historique :
Début des systèmes d’information et de comptabilité :
Sur l’origine et les conditions de l’évolution du système d’information et de la comptabilité, nous retiendrons le témoignage de deux historiens :
« L’histoire de la technique des comptes remonte à la plus haute antique, puisqu’ellese confond avec l’histoire économique » (Vlaemmick, 1956.)
« Le développement de la vie sociale, et surtout la formation des Etats et des royaumes, qui avaient besoin de recueillir des impôts, rendait nécessaire les aptitudes à tenir des comptes et à faire des calculs. Cette nécessité est à l’origine de la science de la comptabilité » Brown 1995.
Ces deux auteurs montrent dans leurs ouvrages queles Anciens avaient, très tôt, connu l’importance d’un bon système d’information de gestion, et qu’ils avaient souvent élaboré des procédures et des systèmes de contrôle interne, dont nous reconnaissons la validité quelques quatre milles ans plus tard.
Les sumériens :
Les sumériens du deuxième millénaire avant JC avaient compris qu’il est essentiel dans un système d’information d’établir unecommunication claire et nette entre le producteur de cette information et ses utilisateurs. Ainsi le code d’Hammourabi n’était pas simplement un recueil de lois commerciales et sociales, mais imposait aussi l’obligation d’avoir un plan comptable et un manuel de comptabilité, détaillant les procédures de certaines transactions. Par exemple, le code obligeait les agents qui travaillaient à lacommission à en rendre compte suivant certaines normes, afin d’assurer à chaque partie prenante dans une transaction des informations d’égale valeur.
Les Egyptiens, les Phéniciens, les Grecs et les Romains :
Il est évident que les échanges internationaux ont contribué aussi aux progrès de la science de la comptabilité, les ressortissants de chaque pays profitants des connaissances et desexpériences faites dans les Etats avec lesquels ils entreprenaient des liaisons commerciales. Ainsi, les Egyptiens, les Phéniciens, les Grecs et les Romains tenaient des comptabilités de trésoreries, qui par la richesse et la précision des renseignements, leur ont permis d’établir sur des bases solides leur système d’information. Ce n’était qu’après s’être assurés qu’ils avaient à leurs dispositions desdonnées valables que ces ancêtres commençaient à analyser à analyser ces mêmes informations. Cette règle de prudence reste encore nécessaire même avec les moyens de traitement les plus perfectionnés.
Les chinois :
Il est peu surprenant de reconnaître que les chinois ont une longue histoire dans le développement des pratiques de bonne gestion, y compris l’utilisation de l’audit comme un moyen decontrôle.
En effet, l’un des premiers textes décrivant les méthodes et pratiques de la bonne gestion économique d’un pays s’appelle « Les rites de la dynastie de Zhon ». Ce titre a pour longtemps influencé les chinois. En particulier, Zeng Bouquain (XIIème siècle après J-C) s’est basé là-dessus pour décrire le bon fonctionnement de l’audit et du contrôle interne. Il insistait sur la nécessitéd’assurer un contrôle réciproque par la séparation des fonctions entre, par exemple, l’auditeur et le trésorier.
Par ailleurs, sous la dynastie Tang en l’année 763 de notre ère, avait été introduit une réforme du système de contrôle des finances publiques. D’une part, était amorcée une procédure budgétaire basée sur l’identification des recettes et des dépenses de chaque département del’administration par l’emploi des lignes budgétaires, d’autre part la responsabilité pour l’audit public fut transférée du ministère des Finances à un service indépendant.
A cet égard, un historien chinois a remarqué laconiquement que « le principe d’un audit indépendant a été reconnu relativement tôt en Chine ».
Au XVème siècle, Qiu Jun a mis en avant le principe qu’un système comptable doit se…