Les enjeux de la construction européenne à l’horizon 2020
Le « fil rouge » de cette intervention et le suivant : les questions concernant l’Europe sont très techniques, relativement intelligibles. Mais le débat public sur ces questions n’est pas régulé et il est donc complètement faussé. Globalement, les hommes et femmes politiques ne font pas leur travail d’explication, ce qui explique lasous-information du public. Ceci s’explique en partie par le manque de courage des politiques !
1 – Quelques clés de compréhension
11 – clé historique : la sécurité du continent
– l’objectif dans les années 50 est d’éviter le retour de la guerre
– la construction est diplomatique et non économique
– d’où l’idée de chercher deux choses simultanément : construction européenneet relations bilatérales franco-allemandes
– code génétique de la construction européenne : l’Europe ne se fera pas d’un coup mais par des réalisations concrètes successives : pragmatisme prend le pas sur le système
– choix du charbon et de l’acier (CECA) qui étaient les activités économiques principales à l’époque
– les relations bilatérales entre France et Allemagne seconcrétisent avec le traité de l’Elysée le 22/1//62
– aujourd’hui Prodi ou Barroso auraient pu jouer le rôle qu’a joué Spaak (le belge qui a relancé les discussions après l’échec de la CED, Communauté économique de défense, en 1952 car l’Europe ne fait pas rêver les masses alors que la désinformation et les manipulations marchent bien : cf. les affiches où la botte nazie écrase le drapeaufrançais : le SS joue à l’époque le rôle du plombier polonais d’aujourd’hui !)
12 – clé sociologique : logique institutionnelle
– dynamique d’organisation et de fonctionnement interne
– Logique de gradualisme : il y a toujours une partie expérimentale dans un traité européen, qui sera repris, corrigé et intégré par le traité suivant ; ceci marche jusqu’au traité de Nice en 2000(malheureusement la communication média ne va alors se faire que sur l’échec, sur ce qui ne marche pas… Il n’est pas facile de communiquer sur ce qui marche, comme la liberté de circuler, la paix)
– L’Europe attire plus les pays extérieurs que ceux qui la composent déjà, mais, de plus en plus, elle dilue et dénature son concept originel : par exemple le jeune turc veut la liberté de circuler alors quel’agriculteur portugais veut des subventions
13 – Importance des institutions pour la crédibilisation internationale de l’euro
– Rappel du calendrier prévisible
– Rappel de quelques fondamentaux (politique monétaire communautarisée, politiques budgétaires nationales, nécessité de la convergence)
– La gouvernance économique prévue comportait un frein (politiquemonétaire) et un accélérateur (politique budgétaire). Or pour l’instant dans l’Europe, les freins sont bien communautarisés mais pas les accélérateurs (il y en a 25 ! tous divergents …). Malgré tout, tout est loin d’être perdu mais la question est d’abord franco-française…
– Pour sauver l’Europe, il faut que les pays aient une politique budgétaire d’acier pendant 5 ans pour sauver l’euro (sinoncrise majeure et risque de disparition de la monnaie unique..)
– La gouvernance économique est fondamentale et il faudra arriver à ce que les politiques budgétaires convergent enfin car les marchés internationaux réagissent en spéculant contre l’euro (alors que la convergence des politiques monétaires est réalisée grâce à l’euro) ; mais les marchés n’attaqueront qu’en 2008 s’ils constatent que riene se passe au plan politique. Ce sera alors la catastrophe économique et financière !
– En fait, malgré les apparences, l’euro est intrinsèquement faible; il est structurellement fragile (ainsi le point I du traité proposé était fondamental pour obtenir cette rigueur commune)
14 – clé politique : problème de lisibilité
– c’est un vrai problème de philosophie politique
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