Ecrit d’invention racontant souvenirs

Jeanne,
Je suis rentrée à Paris depuis maintenant deux mois : cependant je garde un souvenir amer de New York et ses citadins. Même si j’y ai séjourné 6 mois, je m’y suis toujours sentie étrangère !Tu sais, je ne serai jamais habituée à leur rythme de vie, aussi ne m’en veux guère si je ne parviens pas à te le décrire de la façon la plus adéquate et sincère possible, car je n’ai de cesse qued’essayer de comprendre…
Lorsque que je m’arrêtais et regardais le monde : car je dois bien l’avouer, tenir la cadence folle qui y est imposée, relève de la gageure pour ma marche sage : je remarquaisla façon saisissante dont les français sont réglés. À tel point que je me demande si contrairement à nous, Français, leur dieu leur a greffé une pendule dans la tête à la naissance. Mus par cetinstinct horloger, ils sortent, courent, rentrent à des heures précises : et de ce fait, à certains moments de la journée, les rues se remplissent ou se vident à la manière d’un robinet qui s’ouvre ou seferme. À cette vision quelque peu surprenante, je me demande toujours après quoi ils courent tous. L’argent, me dirais-tu : certes, je connais sa valeur dans notre contrée, mais il semble ici faireoffice de religion nationale !
Sous les immenses bâtisses uniformes et grises, il s’y fait à certaines heures un bel encombrement d’habitants : mais je sens poindre de temps à autre la solitude, puisquecomme je te l’ai expliqué précédemment, les Américains sont plus courants d’airs qu’êtres humains et prêter attention à ce qui se passe autour d’eux, n’est guère l’un de leur point fort. L’indigentqui fait un malaise dans la rue a grand intérêt à posséder un téléphone portable et à ne pas trop être agonisant pour prévenir les secours lui-même, s’il ne veut pas que cette rue devienne sasépulture ! Je ne pourrais guère demeurer ainsi immobile à observer ce monde étrange, puisque au bout d’un long instant, les gens finiraient par remarquer mon attitude, qui leur semblerait bien insolite et…