Correction de la dissertation sur l’utopie
L’utopie –ou la contre-utopie- sont des fictions. Sont-elles efficaces pour faire réfléchir sur l’organisation sociale et politique de la société réelle ?
Analyse du sujet
– Analyse des termes
Le sujet porte sur un genre : une forme particulière de l’apologue : l’utopie. Mais est-ce vraiment un genre ? Oui si l’on se réfère àdes œuvres telles que Utopie de Thomas More. En ce sens, l’utopie serait la description d’une société « idéale », dans son organisation sociale, politique, économique.
Mais le terme peut désigner aussi tel passage d’une œuvre, comme les chapitres consacrés à l’Eldorado, contrée imaginaire, dans Candide, ou à l’abbaye de Thélème dans Gargantua.
Enfin le terme peut désigner les mondesou sociétés imaginaires eux-mêmes, comme dans les textes du corpus.
La contre-utopie prend le contre-pied de l’utopie en ce sens qu’elle offre à la réflexion du lecteur le spectacle d’une société invivable : par exemple le roman de Huxley au titre ironique, Le meilleur des mondes. La contre-utopie met en garde contre ce qu’il y a de totalitaire dans l’utopie.
Par ailleurs le sujetoppose les deux notions de fiction et de réalité : il s’agit bien de savoir si l’utopie, en tant qu’elle est une fiction, a quelque chose à voir avec la réalité.
Enfin la relation qui unit ces deux termes est la capacité de faire réfléchir. Il faut donc se demander comment, chez le lecteur, son esprit peut passer de l’état passif de la captation par le récit à l’état actif de laréflexion sur la réalité présente à laquelle renverrait la fiction.
– problématique
Les utopies décrivent des sociétés idéales, dans un lieu et un temps imaginaires. Œuvres de fiction donc, éloignées de la société réelle. Pourtant l’utopie ne peut que renvoyer le lecteur à la société dans laquelle il vit, dont l’utopie offre un contrepoint, une critique, par une sorte de renversementcaricatural.
Inversement la contre-utopie souligne peut-être ce qui est en œuvre de manière invisible dans la société réelle, ou bien peut avertir d’une menace : derrière le rêve, le cauchemar.
C’est cette finalité argumentative qu’il convient d’interroger.
Le sujet rentre donc dans la problématique générale de l’apologue : raconter une histoire pour instruire et faire réfléchir.On devra se demander en quoi cette forme d’argumentation indirecte possède sa propre efficacité, quelles en sont les limites ou les écueils, quelle supériorité elle pourrait posséder sur d’autres genres fondés sur l’argumentation directe, comme l’essai par exemple.
Plan possible
|1 – Le détour par l’imaginaire : une efficacité propre ||
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|l’utopie joue sur l’attrait des lecteurs pour le dépaysement ; un moyen de s’affranchir des | |
|frontières du temps et de l’espace| |
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|l’utopie offre une possibilité de mettre les théories à l’épreuve du concret ; la simplicité et | |
|larigidité des modèles proposés sont un bon support pour la réflexion | |
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|l’utopie procède d’une démarche positive à laquelle il est facile d’adhérer : depuis PLATON, |…