Colloque International de l’ADCUEFE : “ Évolution ou révolution dans l’accueil des étudiants étrangers Nouvelle donne pour les Centres Universitaires de Français Langue Étrangères Des profils d’étudiants aux réponses pédagogiques et institutionnelles ”
“ Confrontation des cultures d’enseignement et d’apprentissage dans
la classe de japonais langue étrangère en France et de français langueétrangère au Japon dans l’enseignement supérieur ”
Élie SUZUKI Université Paris III [email protected]
Introduction
La mobilité accrue de la population à l’intérieur de l’Europe, ainsi que dans le monde, fait obligation à tous les acteurs de l’enseignement des langues-cultures de réfléchir à la manière de concevoir un enseignement mieux adapté aux situations spécifiques. C’est bienévidemment au niveau de la pratique quotidienne qu’elle nous oblige à tenir compte des spécificités culturelles des apprenants, en particulier dans les contextes où le décalage entre la “ culture d’enseignement ” et la “ culture d’apprentissage ” est notoirement important. Pour ne pas amalgamer tous les éléments qui entrent en jeu dans un processus d’enseignement et apprentissage de langues-cultures enposant que “ tout est dans la culture ”, nous employons, au cours de notre recherche, les deux termes de “ culture d’enseignement ” et de “ culture d’apprentissage ”. Leur dimension englobe la culture définie du point de vue sociologique ainsi que tous les éléments ssus de la psychologie cognitive : les habitudes i d’enseignement et d’apprentissage, les styles d’enseignement et d’apprentissage,ainsi que les stratégies d’enseignement et d’apprentissage. Un des objectifs de notre recherche est de rassembler des traits qui caractérisent chacune des cultures et qui nous permettraient ensuite de définir leur concept. L’amorce de notre recherche a été le problème de la “ passivité ” des apprenants japonais confrontés à une autre culture d’enseignement, en l’occurrence française. Au cours denotre expérience d’enseignement du français au Japon, nous avons souvent constaté, chez nos collègues français, une difficulté à faire parler les étudiants japonais en classe. Ce phénomène du silence des Japonais est encore accentué en situation d’enseignement/ apprentissage “ inter-culturelle ” – par exemple, dans le cas des classes de français en France. Les enseignants de FLE en France éprouventaussi des difficultés à gérer la situation lorsque ces apprenants japonais constituent, à eux seuls, un nombre non négligeable d’étudiants. Nous devons d’emblée nous poser des questions comme celles-ci : – Dans quelle mesure doit-on tenir compte des spécificités culturelles des apprenants ? – Comment gérer un décalage entre cultures d’enseignement et cultures d’apprentissage, et/ou entre culturesd’apprentissage ? Reprenons l’exemple de la passivité des étudiants japonais. Du point de vue de l’enseignant – si celui-ci se trouve dans une situation d’apprentissage “mono-culturelle ”, comme une classe de FLE au Japon, où cette attitude “ muette ” est vécue et partagée par un grand nombre des étudiants ; et qu’il n’est pas capable de gérer cette situation, le cours perdra vite son dynamisme et ily règnera une ambiance monotone. Du point de vue de l’apprenant –
si celui-ci se trouve en situations “ inter-culturelles ” d’enseignement/apprentissage, comme dans de nombreuses classes de français en France au public issu de cultures et de langues maternelles différentes, et qu’il ne parvient pas à surmonter lui- même ce problème, il pourra voir ses progrès ralentir ou, dans le pire descas, son apprentissage en souffrir fortement. OXFORD 1 mentionne dans son ouvrage qu’une certaine dose d’anxiété peut stimuler l’apprentissage des langues, mais qu’une grande anxiété peut l’empêcher – celle-ci pouvant prendre diverses formes : inquiétude, perte de confiance en soi, frustration, sentiment d’impuissance, instabilité, troubles physiques, etc. Dans certains cas, l’apprenant peut…