MONDE OUVRIER 1850-1939
I. Les conditions de vie et de travail du monde ouvrier :
a) Niveau de vie très bas
L’ouvrier est un salarié dépendant d’un employeur qui l’embauche et le licencie. Son travail a toujours une composante manuelle plus ou moins pénible. Son environnement professionnel est marqué par les nuisances et des conditions de sécurité souvent médiocres.
Des différences deconsidération et de salaires opposent l’ouvrier qualifié, l’ouvrier spécialisé et le manœuvre sans qualification.
L’identité ouvrière n’est pas seulement basée sur le travail. Le point commun de tous ces travailleurs est la misère. Dans les usines, les ouvriers sont soumis à un règlement très strict. Les journées de travail durent entre 13 et 15 heures. Les seuls jours de repos sont le dimanche etles fêtes religieuses.
Ils gagnent peu et le complément de ressources qu’apportent femme et enfants est indispensable à la survie de leur famille. La première difficulté (maladie, chômage, accident) plonge la famille dans la misère. La majeure partie du budget d’un ouvrier est consacrée à l’alimentation (entre 62 % en 1905 et 50 % en 1939), puis à l’habillement et au logement.
La seconderévolution industrielle a engendré une catégorie sociale nouvelle, le monde ouvrier. Celui-ci est composé de ruraux qui ont quitté leur campagne à cause de la misère pour trouver un emploi dans les industries naissantes. Ils s’entassent alors dans les villes ou dans leurs banlieues et pour beaucoup d’entre eux les conditions d’existence sont misérables. Au milieu du XIXème, la vie quotidienne est trèsdifficile pour les ouvriers, notamment dans les grandes villes. Ainsi à Lille la vie hors de l’usine est difficile, les logements sont insalubres, beaucoup d’ouvriers vivent dans des caves et des greniers aménagés sommairement qui sont souvent source de maladies comme le choléra ou la tuberculose (doc. 4). L’insalubrité des logements reflète la précarité et la misère (doc. 4) de cette classesociale. Les ouvriers sont mal payés (doc. 4) et consacrent en 1856 près de 86% de leur budget au logement (habitation) et à la nourriture. Celle ci se borne aux aliments essentiels : céréales, pommes de terre mais la viande et les graisses sont en quantité plus réduites. L’alimentation est déséquilibrée et les ouvriers sont mal nourris. Les dépenses non nécessaires comme la santé, les transports et «divers » sont très faibles (moins de 2%) au milieu du XIXème siècle. Ce n’est que progressivement que ces conditions s’améliorent
b) Conditions de travail difficiles
Le monde ouvrier est au XIXème très varié mais pour la majorité le travail est difficile. Le travail dans les briqueteries de la région parisienne est difficile : de longues journées (12 heures docs 3 et 4), un travail pénible etéreintant, la chaleur, des cadences élevées pour « gagner sa vie », des salaires peu élevés (doc. 4).
Le document 5 montre que même les enfants travaillent, il n’y a pas d’assurances vieillesse, maladie, chômage et accident. Les règlementations pour le travail des hommes, femmes, enfants(durée…) sont inexistantes jusque dans les années 1880.
En liaison avec la forte croissance démographique de laseconde moitié du XIXème siècle, les campagnes se dépeuplent, l’exode rural se généralise entre 1850 et le début du XXème siècle et des millions d’hommes fuyant la misère se dirigent vers les villes dans l’espoir de trouver un emploi dans les usines industrielles naissantes. Les industries marquent le paysage urbain et occupent le cœur de la ville ou la périphérie proche la banlieue qui sedéveloppe souvent de façon anarchique. Celle-ci est alors confrontée à la capacité de logements et les nouveaux venus s’entassent alors dans des taudis sordides et insalubres : caves, greniers… sans confort. L’ hygiène étant absente les maladies comme le choléra se développent et entraîne une espérance de vie courte. Les ouvriers sont mal payés et plus de 85% de leur budget est consacré à leur…