Dmitri chostakovitch

Dmitri Chostakovitch est issu d’une famille appartenant à l’intelligentsia russe et au passé révolutionnaire: son grand-père Boleslav (en polonais Boleslaw Szostakowicz), lui-même fils d’un révolutionnaire polonais déporté en Russie dans la région de Perm, avait été exilé en Sibérie pour avoir été impliqué dans la tentative d’assassinat d’Alexandre II de 1866[2].

Après avoir étudié le pianoavec sa mère, Dmitri Chostakovitch entre en 1919 au Conservatoire de Petrograd, où il étudie le piano avec Leonid Nikolaïev et la composition avec Maximilien Steinberg. Il se lie d’amitié avec Alexandre Glazounov, alors directeur du Conservatoire.
– Sa jeunesse, sa formation et ses débuts

Bien que cumulant les apprentissages de composition et de piano, Chostakovitch se destine alors plutôt à unecarrière d’interprète. Il donne de nombreux concerts, dans lesquels il fait la part belle aux œuvres de Beethoven, Schumann, Chopin et Liszt.

En février 1922, le père de Chostakovitch meurt d’une pneumonie. La famille Chostakovitch se trouve alors dans une situation matérielle précaire, ce qui conduira Dmitri à se faire embaucher comme pianiste de cinéma. Au début de l’année 1923, il effectueune cure en Crimée, où il tombe amoureux de Tatiana Glivienko, à laquelle il dédie son Premier Trio avec piano.

En 1926 a lieu la création de la première symphonie, œuvre d’une maturité de métier si exceptionnelle chez un garçon de vingt ans que des chefs d’orchestre tels que Bruno Walter, Leopold Stokowski et Arturo Toscanini l’adoptent immédiatement et lui assurent une renomméeinternationale. L’œuvre vaut même à son jeune auteur une lettre de félicitation d’Alban Berg.

En 1927, le gouvernement lui commande sa Deuxième Symphonie pour commémorer l’anniversaire de la Révolution russe. Chostakovitch vient alors de composer deux œuvres audacieuses, sa Sonate pour piano n° 1 et son cycle d’Aphorismes et la composition de cette deuxième symphonie lui permet de poursuivre sesexpérimentations. La même année, il obtient un diplôme d’honneur au concours Chopin à Varsovie.

Entre l’été 1927 et l’été 1928, Chostakovitch s’attelle à l’écriture de l’opéra Le Nez s’inspirant du récit éponyme de Nicolas Gogol issu des Nouvelles de Pétersbourg. La partition résolument avant-gardiste rend à merveille l’ironie et le sarcasme du récit de Gogol.

-La période d’avant-guerre

Son opéra LeNez, créé en 1930, connaît un immense succès populaire. Après Le Nez, le langage musical de Chostakovitch se simplifie. Le compositeur s’intéresse aux possibilités expressives de la satire et du comique et se rapproche de la musique légère. Il écrit en 1929 sa première musique de film, La Nouvelle Babylone, de Kozintsev et Trauberg, puis sur une proposition de Vsevolod Meyerhold, la musique de laPunaise de Vladimir Maïakovski. Il compose aussi, toujours dans la même veine, saTroisième Symphonie puis deux ballets, l’Âge d’or et le Boulon, deux échecs publics.

En mai 1932, Chostakovitch se marie avec Nina Varzar et achève à la fin de l’année la composition de son second opéra, Lady Macbeth du district de Mtsensk. L’idée de l’écriture de cet opéra, basé sur une nouvelle de Leskov, remonteà 1930. L’œuvre est créée en 1934 et remporte un immense succès, avec trois productions et quelque deux cents représentations tant à Leningrad qu’à Moscou au cours des deux années qui suivent, en plus de nombreuses exécutions en dehors de l’URSS.

Début 1933, treize jours à peine après avoir achevé la composition de Lady Macbeth, Chostakovitch débute un cycle de 24 préludes pour piano puiscompose son Premier Concerto pour piano. Cette même année, il compose l’opus 37, Musique pour La Comédie humaine d’après Honoré de Balzac pour petit orchestre (1933-1934)[3]. L’année suivante, il écrit une Sonate pour violoncelle et piano. Ces trois dernières œuvres n’ont stylistiquement rien à voir avec les expérimentations du Nez. Chostakovitch compose aussi son troisième ballet, le Clair…