Le référent

La notion de référence, terme utilisé dans le jargon social, est apparu au sein des institutions comme étant un type de fonctionnement dans la pratique éducative qui présente certes des avantages, mais aussi des inconvénients. Dès les premières lignes de cet article, nous trouvons un élément de réponse concernant une des particularités de cette méthode. Le référent, en effet, constitue un repèrepour l’usager et sa famille au sein d’un large éventail de travailleurs sociaux (« équipe pluridisciplinaire ») même si chacun d’entre eux devrait porter leur pierre a l’édifice. Cependant, quelque soit les circonstances qui ont amené un individu à être placé (mesure judiciaire, ou autres) bien que certains intervenants restent des acteurs pivots dans l’admission de l’usager, toutefois il en estun qui est désigné, institué afin de suivre personnellement ce dernier, jouant un rôle d’intermédiaire entre l’équipe pluridisciplinaire (« intervention de professionnels externes ou internes »), et l’usager mais aussi entre lui et sa famille.
Par conséquent, il est donc judicieux de s’intéresser de plus prés quant à ses missions. En effet, il assure une mission éducative auprès de l’usager,passant par une relation personnalisée conduisant en quelque sorte à la notion de « suppléance parentale », se trouvant ainsi à remplir les mêmes fonctions que les parents de ce dernier : développement de qualités relationnelles : sens de l’écoute, sens de l’observation. De plus il est présent pour assurer l’autonomie de l’usager et son équilibre dans sa vie. Ainsi il va jusqu’à prendre une part plusqu’importante dans la vie du sujet concerné, puisqu’il est constamment amené à répondre aux préoccupations, aux »angoisses » et problèmes éventuels que rencontre celui ci. Pour que son travail, sa tâche soit correctement accomplit, son « travail » reposera sur les relations qui se seront établies entre lui et l’usager. Il est question ici de la notion de confiance réciproque, mais aussi de lienaffectif tel que « l’empathie ».En effet grâce à cette relation privilégiée établie entre lui et l’usager, il pourra certainement mieux s’acquitter de sa tâche éducative consistant à lui apprendre ou à l’aider à devenir autonome, et ainsi mieux gérer sa vie.

Par ailleurs, cette relation peut être à l’origine de certaines « dérives ».En raison d’une grande proximité entre l’usager et lui, il peutarriver qu’on franchisse les limites du professionnelles et oublier notre rôle en ayant le sentiment que le jeune serait notre bien particulier (« sentiment que le jeune nous appartient…ou qu’avec notre aide il a rien à craindre « ).Ici on parlerait donc d’une relation de dépendance ou comme le montre A.Julian « ca serait encore le risque d’une appropriation abusive » ce qui rend difficile larupture par la suite. Comme nous pouvons le voir dans le témoignage de Yann Bocala, éducateur à l’aide sociale à l’enfance »la solution serait donc « de trouver un juste équilibre entre la trop grande proximité et attitude trop distante, cela reviendrait à agir en tant que professionnel.
Afin d’éviter de tels dérives, l’institution en question ne laisse pas le référent choisir l’usager, ni lecontraire. De plus, même si il est vrai que l’affect peut influencer une relation, le référent se rappellera qu’il n’est pas là pour une relation amicale mais professionnelle puisqu’il a des comptes à rendre (« explication de ses orientations, ses choix, etc). D’ailleurs, n’oublions pas qu’il reste le médiateur au sein de ce corps pluridisciplinaire. Il est également soumis à l’examen de « l’analyse desa pratique professionnelle »ou autre. Pour finir la dernière « balise « qui l’aidera à recadrer les relations qu’il entretient avec l’usager c’est la prise de conscience qu’il aura faîte que chacun possède « un vécu, une histoire personnelle de son côté.

Bien que la plupart des « référents »s’efforcent de respecter au mieux cela, chacun mènera sa mission d’une manière différente étant…