Publiée en 1967 à Buenos Aires, Cien años de soledad de Gabriel García Márquez, a suscité dés sa parution un véritable engouement de la part des lecteurs, et reste jusqu’à présent l’une des œuvresles plus lues au monde. Le caractère populaire du roman ainsi que la portée ontologique qu’il offre dans la quête universelle des origines par les différents personnages justifient en parti ce succès. Atravers le prisme de l’amour et de la solitude García Márquez explore la condition humaine. Dés lors, les inquiétudes qui apparaissent au fil de l’œuvre préoccupent aussi bien le lecteur lambda quel’auteur lui-même. En effet, le récit se construit sur la base d’anecdotes personnels et de faits historiques. Les obsessions de l’auteur sont, ainsi, mises à nues à travers la fictionnalisation de sespropres expériences et de la réalité sociale Colombienne. L’originalité artistique de l’œuvre réside dans le mélange de ce genre autofictionnel à la résurgence de différents mythes, essentiellementbibliques, à travers le récit. Le lien fusionnel qu’entretient la narration entre le récit autobiographique et mythologique est tel que l’auteur parvient à élever son propre discours au rang de mythe oude légende comme le suggère le critique Caroline Lepage : « Le roman ne part pas du mythe pour retrouver la réalité, mais opère le mouvement inverse : il s’agit de partir de la réalité […] faited’anecdotes personnelles, pour la hisser au niveau des mythes et construire ainsi une légende familiale ». L’essence universelle du mythe autorise, dés lors, la réflexion ontologique que propose GarcíaMárquez à travers la mystification de son expérience personnelle : « […] ; ce qui revient en somme à poser sa propre expérience au centre de l’interprétation de l’ensemble de la réalité et,réciproquement, à faire converger l’ensemble de la réalité vers le destin familial… ». La stratégie narrative de l’auteur opérera dans ce sens, à savoir partir d’un point précis, la famille Buendía, pour…