Enjeux et conséquences du conflit Indo-Pakistanais :
Frères ennemis issus de l’Empire britannique des Indes, l’Inde et le Pakistan s’opposent et se défient mutuellement depuis 1947. Ils se sont affrontés par les armes à plusieurs reprises, notamment autour de la question du Cachemire. Mais la détention de l’arme nucléaire par les deux Etats, le développement du terrorisme et des extrémismesreligieux contribuent à rendre ce face-à-face plus périlleux. Depuis janvier 2004, l’Inde et le Pakistan ont cependant entamé un « dialogue global », qui a succédé à un accord de cessez-le-feu au Cachemire.
D’un côté, l’Inde, principale héritière de l’ancien Raj britannique, qui met en avant son caractère laïque, le fonctionnement démocratique ininterrompu de ses institutions et l’existence d’uneimportante communauté musulmane sur son sol (120 millions de personnes). De l’autre côté, le Pakistan, qui a échoué à rassembler les musulmans du sous-continent et a connu plusieurs dictatures militaires.
La question du Cachemire constitue la principale pomme de discorde entre les deux États et a jusqu’à présent structuré leurs diplomaties respectives.
Aux trois quarts peuplé de musulmans, ceterritoire est tout à la fois revendiqué par l’Inde et par le Pakistan. Coupé en deux par une « Ligne de contrôle » depuis 1949, le Cachemire constitue donc un enjeu territorial renvoyant à la nature de l’identité nationale des deux États. Il a conduit ceux-ci à s’affronter à trois reprises (1947-1948, 1965 et 1999) et entretient une tension larvée.
Jusqu’à ces derniers mois, le Pakistan semblaitlutter avec une efficacité relative contre les mouvements qui, depuis son territoire, se livrent à des incursions en Inde et y commettent des actions terroristes. Celle-ci, pour sa part, n’a jamais organisé le référendum d’autodétermination prévu voici plus d’un demi-siècle par les Nations unies au Jammu-et-Cachemire.
L’Inde et le Pakistan se sont en outre affrontés lorsque, en 1971, la partieorientale de ce pays (l’ancien Pakistan oriental, distant de quelque 2 000 km du Pakistan occidental) s’est rebellée contre l’autorité d’Islamabad et, aidée par l’armée indienne, a fait sécession en se proclamant indépendante sous le nom de Bangladesh.
La possession, avérée depuis 1998, de l’arme nucléaire par chacun des deux rivaux est susceptible, en cas de nouvelle tension, d’aboutir à unecrise majeure. D’autant que, de part et d’autre, les radicalismes nationaux-religieux s’affirment, clivage aggravé par la montée en puissance d’un terrorisme islamiste qui se joue des frontières, surtout depuis qu’il a été chassé fin 2001 de l’Afghanistan voisin.
En 2002, les deux États paraissaient être sur le point de connaître un nouvel affrontement majeur. L’intervention de la communautéinternationale, les États-Unis au premier chef, a permis de surmonter cette crise.
Le 25 novembre 2003, sur une proposition du Pakistan, les deux États ont proclamé un cessez-le-feu de part et d’autre de la Ligne de contrôle. En janvier 2004, Delhi et Islamabad ont entamé un « dialogue global » incluant le problème du Cachemire. Peut-être le premier pas sur le long chemin de la résolution pacifique desdifférends opposant les deux États.
A la fin du XIXe siècle, sous l’influence de ces deux facteurs fondamentaux, volonté de division du colonisateur et reconstruction identitaire de la communauté musulmane, va progressivement se développer l’idée que les deux communautés (musulmans et hindous) doivent être considérées séparément, représentées individuellement dans les instances coloniales etforment deux nations distinctes. Le mouvement national indien prend en effet corps à partir de la création du parti du Congrès à Bombay en 1885, mais celui-ci est dominé par les hindous. Les musulmans créent la Ligue musulmane en 1906 et en 1907, en réaction, le Congrès déclare son caractère « séculier ». Les Britanniques donneront cependant satisfaction en 1909 à la revendication de la Ligue…