Docimologie

Les travaux docimologiques: une réelle prise de conscience par l’école?
Mots-clés:
travaux/recherches docimologiques
stratégies motivationnelles
élèves / enseignant
remise en question

L’élève est au centre de toutes les attentions, il est constamment observé, jugé, analysé voir comparé, sous l’œil critique de ses enseignants, car l’évolution de ses apprentissages est le but principal del’école. L’évaluation y est omniprésente. Il semble même parfois à certains que l’élève fréquente davantage l’école pour tenter récolter de bonnes notes que pour apprendre véritablement des contenus utiles en dehors de l’espace scolaire. Notons tout de suite que ceci peut avoir une influence plus ou moins néfaste sur sa motivation et ses stratégies d’apprentissages.
Selon Henri Piéron1, ladocimologie est l’ensemble des travaux visant à améliorer, perfectionner et faire progresser les techniques et les procédures d’examen, dans le sens d’une plus grande équité entre la note obtenue par l’élève et la valeur réelle de sa copie.
L’évaluation, partie intégrante de la docimologie, est un outil de mesure mais aussi un outil de jugement2 qui permet d’apprécier ou d’estimer la valeur dessavoirs, savoir-faire et savoir-être des apprenants et qui aide ce dernier à rendre compte de ses capacités et de ses réussites ou en cas d’échec essayer de s’améliorer.
Quelles sont les révélations de ces travaux docimologiques concernant les erreurs de la notation ? La motivation et les stratégies d’apprentissages de l’élève peuvent-elles être influencées par certaines procédures évaluatives ? Lesystème éducatif, hormis les programmes organisés en compétences, s’est-il remis en cause suite aux révélations des études docimologiques, et si oui, dans quelles mesures ?
Nous allons démontrer que, bien qu’au début les révélations faites par les premières études docimologiques ont été prises en compte dans l’évaluation (contrôle continu par exemple), aujourd’hui alors qu’elles révèlent denouvelles défaillances, lacunes et/ou carences, le système éducatif français n’en tient plus autant compte que par le passé ; ceci sera lourd de conséquences tant au niveau des stratégies motivationnelles de l’élève que sur ses procédures d’apprentissages.
Pour cela, dans une première partie nous verrons quelles lacunes de l’évaluation ont été mises en évidence par la docimologie, comment cette dernièrea été prise en compte et quelles sont les évolutions qu’a connu l’évaluation au sein du système éducatif français jusqu’à nos jours.
Puis dans un second temps nous aborderons le cas de l’élève face à l’évaluation et à sa note qu’il peut ne pas toujours comprendre, ceci pouvant affecter ses stratégies motivationnelles, rendant son apprentissage difficile.
Enfin nous verrons dans ladernière partie, alors que certains enseignants se réfugient derrière l’incompétence de l’élève, d’autres prennent en compte les travaux effectués par la docimologie lors de leurs évaluations en n’hésitant pas à se remettre en question.

A cette typologie des différents types d’évaluation, B. S. Bloom et ses collaborateurs y ont ajouté un troisième appelé « évaluation diagnostique » dont le rôle,d’après S. Scallon, « ne se limite pas au dépistage des élèves en difficultés. Le diagnostic doit permettre de découvrir les forces et les faiblesses ainsi que le degré de préparation des élèves avant que ceux – ci n’entreprennent une séquence importante d’apprentissage, un cours ou un programme d’études ». L’objectif de ce type d’évaluation découle du moment de son déroulement. Nous pouvonsprocéder à ce type d’évaluation soit avant, soit au cours de l’action pédagogique. A côté de l’évaluation dite « sommative » et l’évaluation dite « formative », le monde de l’éducation connaît aujourd’hui ce que l’on appelle « l’évaluation formatrice ». Cette nouvelle branche de l’évaluation est née à la suite d’une recherche menée par un groupe d’enseignants. Dans ce travail, il s’agit, comme le…