I) Qu’est-ce que l’art ?
1- un faire technique
L’art est une activité technique, un savoir faire pour transformer efficacement la réalité. Ainsi jusqu’au 18eme, le mot ART du latin ARS désignes toutes techniques, il n’y a pas de spécificité et l’artiste est assimilé à un technicien, artisan qui produit des œuvres selon un savoir faire réglé et acquis.
2- Limites
L’assimilation précédenteconduit à trois difficultés:
– elle réduit l’artiste à un simple exécutant de règles sans originalité
– elle réduit la pratique artistique à la simple application de gestes transmis
– elle réduit l’œuvre à un objet produit et reproductible
3- un faire créatif
Pour spécifier l’art, à partir du 18eme siècle va intervenir la notion de création. Créer c’est faire exister une réalité nouvelle,originale. L’art se définie comme un savoir faire qui vise cette originalité.
Deux difficultés:
– au sens rigoureux, créer c’est faire exister à partir de rien. ex nitilo, tel un dieu qui du néant tire de l’être. L’artiste ne créer pas à partir de rien. Il fait surgir de la nouveauté à partir d’éléments de départ qu’ils recombinent de manières singulières. C’est une création par recombinaison.
– leterme création ne spécifie pas suffisamment l’art puisqu’un objet technique est aussi une création. La nécessité d’approfondir les fondements de ce faire créatif.
II) Pourquoi l’art: la recherche des fondements
1-l’artiste
On pourrait penser que c’est l’artiste qui fonde l’activité artistique, celui qui par son originalité est au principe de se faire créatif.
Au 18eme, Kant distingueral’artiste du technicien. Le technicien ne fait que suivre des règles transmises alors que l’artiste c’est celui qui a la capacité d’inventer de nouvelles règles que les autres vont suivre et appliquer.
– génie artistique: qui est doué de talent,extraordinaire, qui échappe à des apprentissages.
Cette conception de l’artiste comme génie se retrouve au 19ème, le romantisme. Dans le romantisme,l’artiste est un être hors du commun, incompris, en avance sur son temps.
Ce fondement soulève des difficultés:
L’artiste est en lui même existerai, en faite un absolu existe par lui même et pour lui même, l’artiste défend la reconnaissance d’un public.
D’autre part, cette conception semble mettre entre parenthèses l’œuvre elle même. C’est l’objectivité de l’œuvre qui constitue également lareconnaissance d’un artiste comme tel.
2- le public
C’est le public qui ferait l’artiste et l’œuvre, c’est à dire que la valeur artistique serait le résultat d’une reconnaissance sociale, culturelle, économique… Ainsi, certains artistes n’ont été reconnu que de manière posthume.
L’art contemporain c’est la reconnaissance des experts critiques, des musées et des collectionneurs privées qui fondent lesgrand artistes.
Ce fondement soulève également des difficultés:
– l’artiste n’existerai pas en lui même mais juste un produit sociale sans autonomie
– la valeur artistique ne serait que relative, tout pourrait être artistique et rien ne permettrait de définir précisément ce qu’est l’art.
3- l’œuvre
N’est-ce pas du coté de l’œuvre qu’on pourrait fonder l’art ?
Objets
Œuvres
Produit etreproduit
banal
utile
jetable / éphémère
fonctionnel
Créé
originale
inutile
éternelle
signification
beauté
Cet ensemble de distinctions conduit à la conception classique de l’œuvre d’art qui culmine dans l’idée que l’œuvre est une originalité, éternelle, belle et réelle.
Pourtant ces distinctions posent des difficultés:
– pratiques artistiques qui remettent en cause cette conception del’œuvre: reproduire et démultiplier à l’infini ( Andy Wharol)
– caractère éphémère: bodyart, landart
– beauté: qui ne cherche pas la beauté, provoc, laideur, engagements, messages particuliers…
Design: conjuguer la fonctionnalité d’un produit et sa valeur esthétique et signifiante avec le paradoxe certains objets techniques vont être plus beaux que des œuvres d’art,plus signifiants
III)…