Lanature humaine chez kant

CORRECTION TEXTE DE KANT
SUR LA NATURE HUMAINE

1/ Présentation du texte: Ce texte est extrait du traité de pédagogie (1803) d’E. Kant (1724-1804), philosophe des Lumières. Ce texte a pour thème la définition de la nature humaine et ses liens avec la moralité. L’idée principale du texte est la suivante: c’est par la raison que l’homme peut accéder à la moralité et se distinguer des animaux,en luttant contre les pulsions naturelles. Pour démontrer cela, Kant construit son texte en trois parties.

Partie 1: de la ligne 1 à 3:
Tout d’abord, Kant expose le thème de sa réflexion en s’appuyant sur une question de départ à savoir: est-ce que l’accès à la moralité de l’homme est naturel ou pas ? Il reprend ainsi une question fondamentale de la philosophie politique de ses prédécesseurs.Dans la seconde phrase de la première partie, Kant répond que l’homme n’est par nature ni bon ni mauvais. Autrement dit, la moralité n’est pas une caractéristique de la nature humaine. Il pose donc sa thèse dès la première partie et la complète en affirmant que l’accès au bien et au mal ne peut apparaître pour l’homme qu’avec l’exercice de la raison, conçue comme volonté réfléchie. Ainsi, c’estpar la réflexion que l’homme comprend l’idée de devoir et de loi. On peut voir qu’ici Kant s’oppose à la théorie postérieure que Freud développera quand il affirmera que le surmoi fait partie intégrante du psychisme humain. Il dessine déjà l’enjeu de sa thèse à savoir l’importance de l’éducation et de la culture pour l’homme.

Partie 2: de la ligne 4 à la ligne 7:
Cette deuxième partie estmarquée par un contre argument, repérable par le « cependant ». En effet, même si, comme il a été dit précédemment, l’homme n’est naturellement ni bon ni mauvais, pour autant, l’homme est par son essence déterminé par des pulsions, des passions, qui peuvent le conduire à des actions mauvaises. Aussi, Kant met en lumière une opposition fondatrice de sa pensée, héritée de la culture judéo-chrétienne, entred’une part les pulsions et d’autre part la raison. Ainsi, selon lui, l’homme est déterminé d’une part par des désirs, des passions et d’autre part par la raison qui a pour fonction de réfreiner ces derniers. Il s’agit pour lui d’une dialectique nécessaire. Ensuite, il tire les conclusions de ce contre argument et pose que la moralité ne peut provenir que de la vertu, conçue comme volontéraisonnable. C’est pourquoi on ne peut pas parler d’une attitude implusive bonne, si elle ne s’inscrit pas dans une réflexion et une volonté particulières. Pour autant, il ajoute qu’il peut y avoir des actes non moraux, mais tout simplement innocents, s’ils ne sont pas déterminés par des pulsions.

Partie 3: de la ligne 8 à la ligne 9
Dans cette dernnière partie, le philosophe allemand tire lesconclusions de son argument et de son contre argument . En effet, il affirme que les vices, les actions moralement mauvaises sont le fruit de la lutte entre les passions et la raison. C’est parce que l’homme a la capacité d’être un animal doué de raison et donc de moralité qu’il peut être jugé moralement; il serait absurde de dire du comportement d’un chat qu’il est vicieux ou vertueux. Enfin, il ajouteun point central sur la définition de l’homme, lorsqu’il parle d’une « destination de l’homme ». En effet, selon Kant, l’homme a une fonction, une essence véritable, celle de se réaliser comme un être supérieur aux autres animaux. Autrement dit, l’homme possède une nature, celle de sortir de son état de nature pour réaliser pleinement sa moralité, grâce à la culture et à l’éducation.

2/Explications:
« l’homme par nature n’est pas du tout un être moral »
Dans cette phrase, Kant affirme que la moralité n’appartient pas à la nature de l’homme. Autrement dit, on ne peut pas parler par exemple de bon sauvage. La moralité, l’accès à la vertu et au vice, ne relèvent que d’un devenir, d’une construction. En effet, c’est grâce à la culture et à l’éducation que l’action humaine peut être…