La boite à merveilles

Communication et interactions sociales.
Le concept de communication est loin d’être univoque. Cependant, depuis plus d’une vingtaine d’années, des travaux de recherches ont permis d’en donner une définition qui fasse l’objet d’un consensus minimal. c’est ainsi que Deleau (1985, La communication, p. 244) propose de définir la communication dans le cadre des interactions sociales. Leterme d’interaction « renvoie à l’articulation des conduites des deux congénères mis physiquement en présence l’un de l’autre ».
En ce sens, l’interaction « s’enracine fort loin dans la phylogenèse ». En effet, à tous les niveaux de l’échelle animale, on peut observer que des congénères modifient mutuellement leurs comportements, notamment en ce qui concerne la recherche de nourriture. L’exemple le plusclassique est celui de ce qu’ l’on nomme « la danse des abeilles ». Ce sont des échanges sociaux qui constituent des messages agis; leur fonction est de fournir des informations sur la direction et la distance du lieu où se trouve un certain type de nourriture; ces informations déclenchent le comportement des abeilles qui se dirigent vers le lieu en question. Selon Deleau, on est bien en présenced’échanges sociaux qui peuvent être considérés comme une forme de communication. Ainsi, la communication serait un sous-ensemble des phénomènes interactifs qui consiste à savoir mettre en gestes, en postures, en mimiques, en voix, en mots, en phrases, en textes,… des conduites qui tiennent compte d’un contexte. La communication consiste donc à élaborer ces conduites de façon aussi adéquate quepossible par rapport aux attentes du partenaire, par rapport aux désirs et besoins des participants de l’échange. La communication ne concerne alors que certains phénomè,es interactifs, c’est-à-dire ceux « qui aboutissent à construire quelque chose qui, au terme d’une procédure interactive, devien commun aux deux protagonistes de l’échange » (Deleau, 1990, p. 77-78).
De ce point de vue, lacommunication suppose un certain nombre de conventions d’échange. Elle requiert un but ùminimal qui est de construire des significations et des intentions mutuellement reconnues. Cela suppose également la possibilité de changements de rôles de chacun des partenaires.
Communication humaine.
On sait que toutes les espèces animales qui ont une certaine organisation sociale possèdent des systèmes decommunication qui peuvent se révéler plus ou moins complexes. Mais, replacé dans l’ensemble du monde animal, l’homme est unique par la complexité de ses institutions sociales, par la maîtrise de son environnement et par sa capacité à communiquer à l’aide du langage verbal.
Ainsi, pour qu’un sujet puisse communiquer avec autrui à l’aide de cet outil privilégié qu’est le langage, il lui faudramaîtriser deux types de connaissances: 1)- les connaissances proprement linguistiques, c’est-à-dire les connaissances relatives aux règles qui régissent la bonne forme des énoncés de la langue. 2)- les connaissances communicatives relatives aux règles qui régissent l’utilisation adéquate de la langue selon le contexte (exemples: l’alternance des tours de paroles; l’emploi du tutoiement ou duvouvoiement).
Si le langage est l’apanage de l’être humain, il est aussi universel dans la mesure où tous les bébés du monde, quelle que soit leur culture, apprennent « naturellement à parler au même âge. Qui plus est, l’enfant acquiert sa langue maternelle sur une durée relativement brève; on considère généralement que, vers l’âge de 3 ans, l’enfant maîtrise suffisamment sa langue maternelle pour sefaire comprendre parfaitement des adultes. La connaissance acquise est très riche et fondamentalement uniforme à travers une communauté linguistique et cela, en dépit d’une réception langagière nécessairement partielle et individuellement variable: les parents ne parlent pas toujours conformément aux règles grammaticales; de plus, il existe de fortes variations linguistiques selon les familles….