Canadies : religion?

Le mot religion est dérivé du latin, plus précisément du mont latin religio (qui signifie ce qui attache ou retient, lien moral, inquiétude de conscience, scrupule) et qui, autrefois, était utilisé pour désigner le culte des démons. Le débat fait encore rage alors qu’il s’agit de voir si le hockey, au Québec, est une religion. Mais en parlant du Canadiens de Montréal et pas des 29 autreséquipes de la Ligue National de Hockey. La question se pose. Est-ce que le Canadiens de Montréal est ou peut être considéré comme une religion à part entière ? Ou l’association entre concept religieux et Canadiens de Montréal n’est qu’une façon de masquer et d’accomplir le but premier de l’organisation, faire de l’argent ?
Regardons d’abord qu’est-ce qu’une religion.
Qu’elle est la définition d’unereligion ?
Définition d’une religion : La religion est l’ensemble des croyances, sentiments, dogmes et pratiques qui définissent les rapports de l’être humain avec le sacré ou la divinité. Une religion particulière est définie par les éléments spécifiques à une communauté de croyants : dogmes, livres sacrés, rites, cultes, sacrements, prescriptions en matière de morale, interdits, organisation,etc. La plupart des religions se sont développées à partir d’une révélation s’appuyant sur l’histoire exemplaire d’un peuple, d’un prophète ou d’un sage qui a enseigné un idéal de vie. La religion peut être définie par ses trois grandes caractéristiques : les croyances et les pratiques religieuses, le sentiment religieux ou la foi et l’union dans une même communauté de ceux qui partagent une mêmefoi : l’Église (c’est ce qui différencie une religion de la magie).
Telle est la fonction de la religion, non seulement de relier la terre aux dieux ou à Dieu en son sens le plus strict, religare, relier, mais aussi de relier les humains entre eux, de les fonder, de leur attribuer leur fond de terre propre, leur territoire donné, établissant un certain ordre, un certain ordonnancement aux êtresles uns par rapport aux autres, qui autrement seraient aux prises avec le chaos, le retour au néant. Entendez le discours récent de Mgr Ouellette: si les Québécois sont désemparés, s’il y a tant de sexe, de drogue et de divorces, c’est parce qu’ils ont abandonné la religion catholique. Dans cette logique, la religion structure le monde dans l’existence, lui faisant tous les jours échapper au chaos.Il y a les bons et les méchants, les damnés et les sauvés, les croyants et les infidèles, les saints et les impies. Les rituels, les rassemblements servent à nous rappeler comment notre dieu fondateur a créé le .

Qu’est-ce que le Canadien de Montréal vient faire dans cet ordre des choses? Au sens le plus strict du mot religion qui serait de nous relier à Dieu, la Sainte Flanelle n’est pas unereligion. Mais si on la regarde comme l’artifice d’un rituel primitif, on peut étrangement y trouver une parenté, en ce sens qu’elle donne au Québec une identité, un territoire, une certaine existence dans le monde, sorte de rempart contre toutes les menaces de dissolution de son identité collective. On pourrait comparer le club à une sorte de pilier sacré qui maintiendrait la nation québécoisedans l’existence.

Dans le nom d’abord, les Habs. L’expression habitants pour signifier les rats de campagne «a d’abord été utilisée par les rats de ville pour diminuer et ridiculiser ces êtres rustres, sans culture, qui en revenant de l’étable entraient dans leur cuisine avec leurs grosses bottes de colons». L’expression a été récupérée par ces mêmes «colons» pour en faire un porte-étendard, unobjet de fierté. Ils ont tourné la dérision en affirmation de soi. Le Canadien s’est toujours identifié par rapport à ceux qui étaient différents de lui. Il a ainsi contribué à concilier l’existence du peuple canadien-français, d’abord par rapport aux «Anglais», identifiés aux rats de ville de la fable, ensuite par rapport à leur premier ennemi juré, les Maple Leafs de Toronto, identifiés aux…