Modele asymetrique

Evaluation des actifs et asymétrie d’information : Le cas des marchés multi-actifs1
JIMENEZ-GARCES Sonia2
C.E.R.A.G – UMR CNRS 5820 Université Pierre Mendès France 31 octobre 2002

Résumé
Dans cet article nous proposons une généralisation du modèle de Grossman et Stiglitz (1980) dans un cadre multi-actifs et avec une spécification factorielle. Nous évaluons le prix d’équilibre des actifs etnous étudions l’impact sur ce prix de l’asymétrie informationnelle affectant les titres ainsi que le facteur. Contrairement aux modèles à information hétérogène, notre spécification factorielle en asymétrie informationnelle permet de trouver une solution exacte pour le prix d’équilibre. Les simulations montrent des phénomènes contraires à ceux des modèles en contexte de symétrie informationnelle.Par exemple, une diminution du prix d’un actif peut traduire une augmentation de son revenu futur ou une augmentation de l’offre peut entraîner une augmentation du prix de l’actif. Aussi, l’accroissement de la sensibilité d’un titre au facteur, donc de la prime de risque, peut paradoxalement entraîner une augmentation de son prix.

Je remercie mon directeur de thèse, Patrice Fontaine, lesmembres de l’atelier finance du CERAG ainsi que Jacques Hamon (SIFF Rennes, 2002) pour leurs précieux conseils. 2 Allocataire-Moniteur CERAG BP 47- 38040 Grenoble Cedex 9 – Fax : 04.76.54.60.68 – e-mail : [email protected]

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Introduction
La plupart des théories d’évaluation des actifs financiers se sont fondées sur l’hypothèse fondamentale que l’information des investisseurs esthomogène, c’est-à-dire que tous les investisseurs ont les mêmes anticipations sur les revenus servis par ces actifs. Le modèle le plus célèbre en ce sens est le CAPM proposé par Sharpe, Lintner et Mossin. Au contraire, les théories dans un contexte (plus réaliste) où il y a déséquilibre informationnel entre les agents n’ont pas été suffisamment utilisées pour évaluer les titres. En particulier, troppeu de modèles d’évaluation des titres considèrent l’extraction de signal à partir du prix d’équilibre. La théorie des marchés en présence d’asymétrie informationnelle a été marquée par le travail de George Akerlof, Michael Spence et Joseph Stiglitz. Stiglitz a montré que des agents mal informés peuvent extraire de l’information de ceux qui sont mieux informés. Dans son travail avec Grossman (1980)il analyse l’hypothèse d’efficience des marchés financiers. Ils ont introduit ce que l’on nomme le « paradoxe de Grossman-Stiglitz » : si un marché était efficient au sens informationnel, c’est-à-dire que toute information utile était reflétée dans les prix du marché, alors aucun agent ne serait incité à acquérir cette information coûteuse. Mais si personne n’est informé, alors il devientrémunérateur pour un agent de s’informer. Ainsi, un équilibre efficient au sens informationnel n’existe pas. Ce travail a exercé une influence considérable en finance. La plupart des modèles d’évaluation considérant des agents différemment informés se placent dans un contexte où il existe une multitude d’investisseurs qui possèdent chacun une parcelle d’information sur la réalisation du prix futur del’actif risqué. L’information est donc hétérogène. Ainsi, Hayek (1945) affirme que le prix d’équilibre envoie des signaux sur une partie de l’information disponible aux investisseurs. Certains auteurs ont formalisé le cadre proposé par Hayek et ont étudié l’agrégation d’information par le prix d’équilibre en ne considérant qu’un seul actif risqué (Grossman, 1976, Hellwig, 1980). Le prix d’équilibrereflète l’ensemble de ces informations. Au contraire, d’autres travaux considèrent l’existence d’une seule information détenue par une partie des investisseurs, les informés (Grossman et Stiglitz, 1980). Dans ce cas on parle d’information asymétrique. Le prix d’équilibre transfère une partie de (ou toute) l’information vers les investisseurs non informés. Ces études ont été généralisées ou…