Etudiante infirmière, je suis actuellement en stage de santé publique en PMI (Protection maternelle et infantile). L’équipe est composée de deux puéricultrices, un éducateur spécialisé, et un médecin puéricultrice à mi-temps. Le centre fonctionne du lundi au vendredi de 8h30 à 16h30.
Dans un premier temps, nous faisons la rencontre de la famille K se présentant comme une famille de « gens duvoyage ». Si l’on décide d’analyser cette situation d’un point de vue sociologique, nous pouvons dire que les « gens du voyage » sont définis comme étant un groupe de personne ayant choisi un mode de vie non sédentaire. Ils ont choisit ce mode de vie dans une volonté de vivre librement. Un groupe peut être définie comme tel des lors qu’il est composé d’un minimum de 3 personnes partageant desnormes et des activités communes. Pour qualifier le groupe des « gens du voyage » nous pouvons faire référence au concept de groupe d’appartenance. La famille K fait donc partie d’un groupe primaire, c’est-à-dire un groupe ayant des valeurs communes ainsi que des relations directes et personnelles. Selon les différents modèles établis par Vroom et Yetton en 1973, on peut définir le groupe des « gensdu voyage » comme étant un modèle consultatif. Le modèle consultatif peut être définit comme étant un modèle basé sur une prise décision faisant suite à un échange afin d’évaluer l’aspect du problème, mais laissant tout de même la décision finale au leader hiérarchique du groupe. Dans le groupe des « gens du voyage », plusieurs leaders hiérarchiques sont présents : les personnes âgées. Ellessont considérées comme étant les garants de la mémoire et les détenteurs du pouvoir de décision.
Dans cette situation, on constate que dans la salle d’attente Mme K est venue accompagnée de 6 personnes. Dans la culture des « gens du voyage » on remarque que cela est normal de se déplacer accompagné de plusieurs membres de sa famille. On peut supposer que cette norme sociale n’est apparemment pasassimilée ou en tout cas non apprécier de tous, car on peut remarquer que Mme M accompagnée de son nouveau né se trouve de l’autre de la pièce. Elle c’est volontairement éloignée du groupe. On peut supposer que cette mise à l’écart peut être due soit à un manque de connaissance quant aux normes culturelles appliquer par le groupe des « gens du voyage » soit par une stigmatisation de ce groupe.Dans la suite de cette situation lorsque l’on demande les deux carnets de santé, un seul nous revient. On peut penser que l’un des enfants est peut être né « hors hôpital » et ne possède pas de carnet de santé, soit celui-ci a peut-être était perdu lors des différents trajets effectués par la famille. En revanche, on remarque que le carnet de santé donné par la dame plus âgée est complet. Eneffet, on n’y retrouve les vaccinations, un examen clinique effectué ainsi que la courbe de croissance.
Lorsque Mme M est appelée à la demande de la puéricultrice, on distingue lors du dialogue que cette dernière est comme soulagée de sortir de la salle d’attente. Lors du dialogue Mme M nous fait d’ailleurs part de ce soulagement « il était temps que cette attente se termine », ce qui laisseparaître un certain malaise ressentie face aux « gens du voyage » présents dans la salle d’attente. Par la suite, Mme M nous fait part de son point de vue dans la phrase « Ben ces gens là, ils ne sont pas comme nous, en plus la mère qui allaite devant tout le monde, qui laisse ses enfants faire n’importe quoi et en plus faut les entendre parler, c’est grossièreté à tout va ! ». D’après cette phrase,on peut en déduire que Mme M n’accepte pas vraiment le mode de vie et les normes de ce groupe de personnes. Un n’y dénote un certain dégout de sa part. En revanche, On ne connait pas l’origine de ce jugement. On ne sait pas si c’est par manque de connaissance face à leur culture ou par choix personnel. La phrase « Ces gens la, ils ne sont pas comme nous » pourrait nous laisser penser que Mme M…