ACFAS 2010 – Colloque Management des Capacités Organisationnelles
Aissa Hirèche
Professor
College of Management Sciences and Planning
King Faysal University, El Hassa
Kingdom of Saudi Arabia
[email protected]
APPROCHE DE L’ECONOMIE INDUSTRIELLE ET APPROCHE PAR LES RESSOURCES : LES DEUX FACETTES D’UNE MEME PIECE ?
Parce qu’on l’a longtemps maintenue dans un rôle qui n’est pasle sien en essayant de lui trouver un lien direct, qui n’existe pas, avec l’avantage concurrentiel, la notion de capacités dynamiques n’a pas été explorée correctement. Elle a été aussi, sur le plan sémantique et conceptuel, à l’origine de redondance, voire de confusions, ce qui amena certains chercheurs à se poser des questions quant à l’utilité du concept, sa nécessité et son apport scientifique.Il existe pourtant des perspectives intéressantes pour cette notion.
Introduction
Dans les années 80, la théorie qui s’érigeait en « paradigme dominant » dans le domaine de la réflexion stratégique était celle de Porter (Campbell-Hunt, 2000; Micu, 2003). Ce paradigme qui a dominé, sans partage, était celui de l’économie industrielle qui consistait en la recherche du positionnement del’entreprise en fonction des opportunités de son secteur. L’environnement externe occupait alors une place centrale dans la compréhension et l’explication de l’avantage concurrentiel.
Dès le milieu des années 80 cependant, certains auteurs proposeront un changement de paradigme (Wernerfelt 1984; Barney 1986). Il s’agit dès lors de se pencher sur les ressources et compétences propres à l’entreprise.C’est l’environnement interne qui occupe alors la place centrale dans la réflexion stratégique puisqu’il s’agit « d’acquérir et développer un avantage concurrentiel à partir des ressources et des compétences » (Magakian et Payaud,2007). La nouvelle approche qui se focalise sur les dimensions internes de l’entreprise (Vézina, 2002) semble séduisante et attire un grand nombre d’auteurs et dechercheurs (Renard, St Amant et Bendaho, 2007) au point où certains y voient une nouvelle théorie de la firme et de l’avantage concurrentiel et l’estiment même apte à « dégager un paradigme unifié dans ce domaine » (Conner, 1991).
Entre les deux approches s’engagea un long débat qui n’est d’ailleurs toujours pas clos. Ce débat souvent passionnant, parfois passionné, prend même de temps en temps latournure d’une querelle d’école (Tywoniak, 1997, p.13).
L’approche de l’économie industrielle a tellement dominé qu’elle a largement marqué la littérature sur la stratégie concurrentielle, notamment à travers le modèle théorique de Porter qui a fait du thème de l’avantage concurrentiel l’objet de ses écrits (1980-1985-1991). (Trabelsi et Akrout, 2008)
Pour les défenseurs de l’économieindustrielle, le positionnement stratégique de la firme est source d’avantage concurrentiel. En effet, Porter (1985) soutient clairement que c’est « dans la création de valeur pour le client que se situe la source de l’avantage concurrentiel » (Micu,2003). Or, comme le processus de création de valeur repose sur un ensemble de facteurs dit facteurs clés de réussite, il en résulte que l’avantage concurrentielprend origine dans l’éventail de ces facteurs clés de réussite (Trabelsi et Akrout, 2008, p.15). Ceci amène Porter à accorder beaucoup d’importance à l’environnement externe et à considérer l’entreprise comme étant un ensemble d’activités.
Les tenants de l’approche par les ressources expliquent, de leur côté, que la source de l’avantage concurrentiel réside dans les ressources et les compétencesque les entreprises mettent en œuvre (Barney, 1995). Selon cette approche, l’entreprise n’est plus considérée comme un ensemble d’activités mais plutôt comme un ensemble de ressources uniques (Trabelsi et Akrout, 2008, p.15). De ce fait, c’est par l’environnement interne que l’entreprise se doit d’entamer sa réflexion stratégique.
Comparaison des deux approches
Plusieurs comparaisons…