Introduction : Vingt ans après la découverte des Indes, une voix s’élève pour dire la souffrance des Indes, l’agonie d’un Nouveau Monde. Cette voix, c’est celle d’un colon, qui devient prêtre et qui se lancera dans un combat qui allait l’occuper jusqu’à sa mort en 1566. Bartolomé de Las CASAS, c’est celui qui dénonce l’ethnocide et qui conteste les droits du colonisateur à l’aube même des tempscoloniaux.
Au fond la question qui guide son combat est la suivante : quels sont les droits de l’homme sur l’homme ? Son témoignage est intéressant où sens où LC est un témoin ; il a vu ce qu’il dénonce, notamment la conquête de Cuba. Par ailleurs, il adopte le point de vue du religieux, médecin des âmes, tout en invoquant un certain nombre de systèmes philosophiques (philosophe). Autrement dit,la posture Las Casas est multiple. De fait, il est intéressant d’aborder ce dossier historique non comme une unité mais tenter de faire une biographie éclatée du défenseur des Indiens.
Ainsi, nous verrons dans un premier temps, dans quelles circonstances naît l’engagement de Las Casas, avant de nous intéresser à son combat à proprement parler. Enfin, nous nous demanderons s’il est pertinent deparler d’une prophétie Lascasienne.
– Les circonstances de la naissance de l’engagement
– le contenu de son combat, les formes de son combat
– peut-on parler d’une prophétie Lascasienne ?
I. Naissance d’un engagement
A. jeunesse et origines familiales
Né à Séville vers 1474 dans le monde des affaires ; on est déjà très attentifs aux expéditions menées par Colomb. Famille de Conversos,ces nouveaux chrétiens d’origine juive ; occupent des activités lucratives, assument par exemple la ferme de certaines rentes. (fermage).
Son père : Pedro de Las Casas aurait participé au second voyage de Colomb en 1493 ; en tant que « marchands » qui accompagnent les cargaisons.
Episode intéressant : Bartolomé aurait connu, au logis familial un esclave indien qui avait été ramené parl’expédition de retour. // reine Isabelle était scandalisée du sort que les espagnols réservaient à ses nouveaux « vassaux « .
– sa formation ; fait ses études à Séville, bachelier, bon latiniste ; considéré comme un clerc moyennement instruit ; il a le titre de « licencié »
– après ses études ; jeune homme désargenté de 28 ans effectue son premier voyage vers le nouveau monde.
– le colon : trèsrapidement, devient propriétaire d’une encomienda à Hispaniola ; on sait peut de choses sur sa vie d’ encomendero, il en parle peu même s’il avoue avoir voulu lui aussi partir pour s’enrichir. On sait qu’il est par exemple témoin de la conquête de Cuba en 1512. Il ne mit pas longtemps à répondre à l’appel de sa conscience, grâce à l’aide des dominicains (notamment le fameux sermon de Monetsinos quil’aura marqué : « vous êtes tous en état de pêché mortel à cause de votre cruauté envers une race innocente ») qui commencent dors et déjà à condamner la politique coloniale (certains moines refusent de confesser les colons)
B. Vocation et première conversion
Première conversion : on la date à l’approche de la pentecôte 1514 ; cherche un texte de sermon à adresser à ses compatriotes et tombesur ce verset de l’ Ecclésiastique : « offrir un sacrifice sur le fruit de l’iniquité, c’est faire une offrande souillée ». Conversion à l’humain, et non tant au divin.
Après cet épisode, il médite, il lit et acquiert toujours plus de certitude par rapport au fait que ce que subissait les Indiens était injuste et tyrannique. Fort de cette conviction, va chercher dans les livres écrits en latin ouen langue vulgaire les arguments (qui ne manquent pas d’ailleurs) condamnant les injustices et les maux dont les indiens sont victimes.
Scène significative qui succède à cette première conversion : entrevue avec le gouverneur d’ Hispanola, Diego Velasquez. Las Casas veut donner l’exemple ; se dessaisir de ses indiens pour être crédible alors qu’il commence à condamner le système de…