HONORE DE BALZAC
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Origine, jeunesse et années de formation
Fils de Bernard François Balssa , administrateur de l’hospice de Tours, et de Laure Sallambier, Honoré de Balzac est l’aîné des quatre enfants du couple (Laure, Laurence et Henry). Sa sœur Laure est de loin sa préférée : il y a entre eux une complicité, une affection réciproque qui ne sedément jamais. Elle lui apportera son soutien à de nombreuses reprises : elle écrit avec lui, et en 1858, elle publie la biographie de son frère.
De 1807 à 1813 [], Honoré est pensionnaire au collège des oratoriens de Vendôme[ ] puis externe au collège de Tours jusqu’en 1814, avant de rejoindre cette même année la pension Lepitre, située rue de Turenne à Paris, puis en 1815 l’institution del’abbé Ganser, rue de Thorigny. Les élèves de ces deux institutions du quartier du Marais suivaient en fait les cours du lycée Charlemagne. Le père de Balzac, Bernard François, ayant été nommé directeur des vivres pour la Première division militaire à Paris, la famille s’installe rue du Temple, dans le Marais, qui est le quartier d’origine de la famille (celui de la grand-mère Sallambier).
Le4 novembre 1816, Honoré de Balzac s’inscrit en droit afin d’obtenir le diplôme de bachelier trois ans plus tard, en 1819. En même temps, il prend des leçons particulières et suit des cours à la Sorbonne. Toutefois, son père jugeant qu’il fallait associer le droit pratique à l’enseignement théorique, Honoré passe ses trois ans de droit chez un avoué, ami des Balzac, Jean-Baptiste Guillonnet-Merville, hommecultivé qui avait le goût des lettres. Le jeune homme exerce le métier de clerc de notaire dans cette étude où Jules Janin était déjà « saute-ruisseau » (jeune clerc de notaire ou d’avoué chargé de faire les courses). Il utilisera cette expérience pour créer le personnage de Maître Derville et l’ambiance chahuteuse des « saute-ruisseau » d’une étude d’avoué dans le Colonel Chabert.————————————————-
Les œuvres de jeunesse
C’est en fréquentant la Sorbonne que le jeune Balzac s’éprend aussi de philosophie. Comme il affirme une vocation littéraire, sa famille le loge dans une mansarde et lui laisse deux ans pour écrire : Balzac rédige une tragédie en vers, dont le résultat, Cromwell (1820), se révèle décevant. L’académicien François Andrieux le décourage depoursuivre dans cette voie.[]
Il s’oriente alors vers le roman. Et après deux tentatives maladroites mais proches de sa vision future (Falthurne et Sténie), il se conforme au goût de l’époque et publie des romans d’aventure, qu’il rédige en collaboration et caché sous un pseudonyme.
Admirateur de Walter Scott, le jeune Balzac s’efforce de l’imiter avec des romans historiques essentiellementalimentaires. Plus tard, dans une lettre à Laure Surville, il qualifiera ces œuvres de jeunesse de « cochonneries littéraires », y compris les Chouans dont il fait une autocritique sévère en 1834 dans une lettre au baron Gérard, auquel il envoie le roman avec les quatre premiers volumes des Études de mœurs [23]. Signées « Lord R’hoone » ou « Horace de Saint-Aubin », les Œuvres de jeunesse de Balzac, de1822 à 1827, qu’il considère lui-même comme indignes, contiennent, selon André Maurois, les germes de ses futurs romans « Il sera un génie malgré lui ». Pourtant Balzac renie ces premiers écrits et il les proscrit de l’édition Furne de ses œuvres complètes, puis du Furne corrigé. Fabriqués dans des conditions humiliantes, longtemps « ignorés », les premiers écrits de Balzac ont récemment suscitéun regain d’intérêt auprès d’universitaires qui s’interrogent sur leur lien avec la Comédie humaine. Parmi eux le professeur Teruo Mitimune. Toutefois, les balzaciens restent divisés sur l’importance de ces textes. « les uns y cherchent les ébauches des thèmes et les signes avant-coureurs du génie romanesque, les autres doutent que Balzac, soucieux seulement de satisfaire sa clientèle, y ait…