Ce livre est un court texte philosophique sur le bonheur. Mais que ce mot de philosophie ici ne rebute personne ! Le propos est limpide, direct, proche de nos pensées et préoccupations quotidiennes.Il est écrit dans un style simple et clair, sans effet de manche. Il traite de ce qui est, sans doute, une des attentes les plus profondes des hommes : être heureux, ici et maintenant, dans une vie oùla souffrance est sans cesse derrière la porte. Alors, ouvrons-la avec précaution. Epicure disait « La philosophie est une activité qui, par des discours et des raisonnements, nous procure la vieheureuse ». Il me semble que ce court traité y aide. Suivons-le un instant.
Le bonheur, d’abord, un mot dangereux. Il faut le comprendre ici comme un état, aussi stable et permanent que possible, quinous laisse pressentir la joie toute proche. Rien à voir avec une exaltation, un plaisir, un moment de triomphe. Ils y contribuent éventuellement, mais sont par nature fugitifs, et ne sont ni stables,ni permanents. Il faut comprendre et ressentir cela avant d’aller plus loin. Un « nirvana », une « extase mystique » pour monsieur tout le monde qui a un travail, des enfants et un percepteur, mais quipour autant ne renonce pas à faire un pas vers une certaine sérénité, ferme et assurée.
Alors que nous dit l’auteur ? Pour l’essentiel, que l’espoir ni l’espérance ne sont des amis fiables, et qu’unpas vers la sagesse consiste à ne pas s’y réfugier, mais à vivre mieux le présent. Pourquoi ? L’espoir est d’abord l’enfant de l’ignorance. Qui pourrait espérer ce qu’il sait déjà ? Espérer, c’estaussi désirer sans avoir, sans profiter, sans jouir. Frustration, non ? Enfin espérer c’est aussi reporter l’action, ne pas agir. Alors de ce trio d’ignorance, de frustration et d’impuissance, qui peutdire qu’il nous aide à trouver le bonheur ? Le remède ? Réduire la part de l’espoir, de la croyance, de la foi, ce qu’il appelle désespérer, au bénéfice d’un engagement dans le présent, dans ce qui…