Ce jour là : écriture d’un point de vue externe, vercors

CE JOUR-LA ( avec un point de vue externe)

Le petit garçon mit sa main dans celle de son père. Ils sortirent du jardin. La mère avait mis un pot de géranium à la fenêtre de la cuisine.

Ilfaisait beau, il y avait des nuages. Alors le petit garçon regardait le bout de ses petits souliers qui chassaient devant eux les graviers de la route. Le père ne disait rien. Il continua de regarder parterre.

La route s’engageait sous les arbres. La plupart étaient encore sans feuilles. Quelques-unes verdoyaient un peu.

Le père tenait la main de son petit garçon bien serrée dans la sienne. Unpeu plus loin, ils passèrent près de l’endroit où le bord du fossé montait et descendait.

Un peu plus loin il y avait le rocher de pierre carrée. Le rocher s’approchait. Le petit garçon tiradoucement sur la main de son père quand ils furent tout près.

Heureusement le papa se laissa tirer et il s’assirent. Ils ne dirent rien. Aujourd’hui il ne faisait pas très chaud. La seule chosa pasnaturelle c’est que papa ne quittait toujours pas la petite main.

Ils restaient assis et le petit garçon ne bougeait pas du tout. Il faisait même attention a ne pas balancer les jambes. Pourquoi ?Savait pas, c’était parce que papa lui tenait la main comme ça.

Le petit garçon se leva. Ils partirent vers le petit pont.

Sur le pont, ils regardèrent le torrent filer en gargouillant entre lespierres qui ressemblent à de grosses dragées.

Le père dit :

– Depuis le temps que cette eau coule…

– Et quand ton petit garçon à toi, dit le papa, aura une barbe, elle coulera encore et nes’arrêtera jamais de couler, dit-il alors.

Ils restèrent très longtemps a regarder l’eau, puis ils prirent le chemin du Hérisson.

Tout en haut, le sentier tournait un peu, et redescendait de l’autrecôté de la colline.

Le père s’assit et attira son petit garçon entre ses genoux. Il dit : « Tu n’es pas fatigué ? »- « Non » dit l’enfant. Le père souriait. Il lui caressait les cheveux ; la…