Comment devenir un monstre

2) Discutez l’appartenance de ce roman aux genres narratifs suivants : le récit d’aventures, le polar, la tragédie, la quête philosophique. S’agit-il davantage d’un roman descriptif ou psychologique? En quoi peut-on dire qu’il s’agit d’un roman nuancé?

Ce roman ne se catégorise pas en un seul genre narratif :
C’est un polar car le suspense y est présent dans plusieurs chapitres, où action etcrime nous font croire à un roman policier.
C’est un récit d’aventures car l’histoire racontée par Viktor Rosh est pleine de rebondissements et évolue dans l’action incessante.
C’est une tragédie car l’histoire est poignante et injuste. Les événements sont d’une grande tristesse qui va directement toucher la sensibilité du lecteur.
C’est une quête philosophique car tout au long du livre, lespersonnages de François et Viktor se posent des questions sur le sens de la vie humaine dans les situations de violence. Cela nous fais nous-mêmes réfléchir à ce propos; pourquoi la guerre? Pourquoi choisir la violence comme moyen de survie? Je crois qu’au travers de son œuvre, l’auteur a voulu nous poser les vraies questions concernant la guerre et tout ce qui l’entoure.
Il décrit très bien laguerre, de la façon d’un roman descriptif, afin de nous illustrer toutes ses atrocités. Ainsi, le lecteur est confronté à une réalité qui le choque et le pousse à se positionner lui-même devant tant d’horreur. Cette réflexion est fruit d’un certain travail psychologique de la part de Jean Barbe, qui veut nous faire poser les bonnes questions sur les bons sujets. Il s’agit donc d’un type descriptifà la fois psychologique, qui fait de cette œuvre un roman nuancé.

6) Pourquoi le récit fait-il croiser deux types de narration? Qu’est ce qui caractérise chacune d’elles? Qu’apporte (ou n’apporte pas) au texte l’entrecroisement des voix narratives?

Le récit nous est raconté en alternance; d’un côté, il y a l’histoire qui se déroule au présent, celle de François Chevalier. Il tente dereconstruire la vie du monstre morceau par morceau, afin de réussir à comprendre la raison de ses crimes. Parallèlement nous est raconté la vie de ce monstre par lui-même. Cette même histoire racontée deux fois n’est jamais redondante, car dans chacune des versions, il y a des détails clés. Parfois les récits s’entrecroisent, c’est-à-dire que l’un devance l’autre. J’y vois ici l’intérêt d’avoir choisi cetype de narration; le lecteur apprend les événements avant qu’ils se produisent, mais sans savoir le pourquoi, ni le comment de ces événements. À un moment, François fait la rencontre de Jana, la femme de Manu. Il apprend que celle-ci a perdu deux enfants et un mari à la guerre. Au même moment, dans le récit de Rosh, Manu est toujours vivant, et le lecteur sait maintenant que ce personnage vamourir, ce qui stimule l’intrigue.

7) Viktor Rosh et François Chevalier sont deux hommes d’apparence très différents. Cependant, ils ont des points communs :
Tout d’abord ils jouent un rôle de gens ordinaires dans leur quotidien, en cachant leur écœurement. Pour François, c’est son rôle de père qui l’épuise. « J’avais par la suite endossé mon rôle de père comme on endosse une tenuemilitaire. »(p.15)

Pour Viktor, le principe du travail l’emprisonne. « Étais-je malheureux? Je gagnais ma vie. On est toujours un peu malheureux de devoir gagner ce qui à la naissance nous a été si généreusement donné. D’où un sentiment de révolte ravalé tous les jours qui forme à l’estomac un boule bien dure qui porte le nom d’angoisse.»(p.53-54)
Ces deux personnages démontrent donc, dès le début du roman,une rébellion devant la société qu’ils refoulent au plus profond d’eux-mêmes.

Ce sentiment amène un certain désespoir face è la vie. Ces personnages prennent donc leurs décisions sur des coups de tête, car ils ne se soucient pas vraiment de leur futur. François a voulu être avocat sans frontière car son quotidien ne pouvait plus lui amener de possibilité de s’évader. Viktor à lui aussi…