UE Etudes de cas de psychopathologie adulte
M1 de Psychologie et psychopathologie clinique
LE HORLA
de Guy de Maupassant
Année 2010/2011
Plan
1. Introduction
2. La structure psychique
3. Hypothèse de structure
4. Diagnostic Différentiel
Introduction
Le livre montre la décadence du sujet face à la folie, sur une durée de quatre mois. Jeme suis demandé si on pouvait vraiment poser un diagnostic précis, du fait que l’histoire du sujet est romancée. Mais en regardant la progression des symptômes au fil du livre (la possession, la lutte contre ce Horla et finalement par un passage à l’acte), on peut voir que la folie du sujet relève d’une pathologie qui est parfaitement bien classée et bien connue.
La structure psychique dupersonnage
Est-ce une perversion ?
La perversion est la structure psychique que j’ai pu éliminer après la première lecture. En effet, le pervers est très présent dans le champ social et a besoin de la présence de l’autre pour accéder à leur jouissance qui est établie sur un scénario fixe et précis. Bien qu’il ait un rapport à la loi sociétaire, le pervers suit sa propre loi, celle de sa condition à lajouissance. Chez le personnage dans le Horla, on ne retrouve pas ce scénario pervers. Il ne cherche pas à devenir l’objet de l’autre, ni à faire de l’autre l’objet de sa jouissance et ne suscite pas l’angoisse chez l’autre.
Est-ce une névrose ?
A première vue, on pourrait effectivement penser que le personnage dans le Horla a des troubles névrotiques. Les premiers symptômes du sujet étaient unegrosse fièvre, la sensation d’un malheur latent et des insomnies. Cela m’a fait penser a une névrose hystérique, et que les symptômes du personnage n’étaient que des expressions d’un désordre d’ordre psychique dans le somatique par un mécanisme de conversion. Mais le manque de théâtralisme, de plaintes, de crises (etc..) et le comportement solitaire du sujet montre qu’il n’est pas hystérique.J’ai aussi pensé à une névrose phobique : le sujet ici gère une angoisse d’ordre psychique en la fixant sur un objet extérieur, ici le Horla. Cela expliquerait donc sa peur et son angoisse vis-à-vis le Horla, mais on peut voir qu’il n’a pas vraiment des comportements d’évitement et de panique qui caractérise une phobie simple. Le fait qu’il a des comportements répétitifs (regarder sous le lit, fermerles portes et les fenêtres à clé..) ferait aussi penser à une névrose obsessionnelle. Mais au fur et à mesure que les symptômes évoluent, on voit que ce n’est pas vraiment une névrose.
Est-ce une psychose ?
Le symptôme le plus récurrent chez le sujet est un délire de persécution par un être invisible qui est le Horla. Sa maladie commence brusquement, avec la construction d’un délire qui estsystématisé. En effet, son délire reste toujours sur le même thème, et s’enrichit au fil du temps en fonction des évènements autour de lui (Par ex : Après avoir lu un article sur une épidémie de folie à Rio de Janeiro, il en déduit que le Horla est surement venu du Brésil sur un bateau brésilien qu’il avait vu quelques mois auparavant) Le sujet en est convaincu, et l’exprime dans son journal d’unefaçon très cohérente, structurée et convaincante à un tel point qu’on pourrait croire et partager son délire. Mais il n’est pas conscient de sa maladie. Il est convaincu d’être possédé et persécuté par ce Horla. Ce délire systématisé de persécution me faisait penser à une psychose paranoïaque.
Après une lecture plus approfondie, j’ai pu remarquer d’autres symptômes qui relèvent d’une psychose :des délires, des hallucinations auditives (entends des pas dans la forêt), des hallucinations visuelles (voit une rose qui flotte dans l’air), une dépersonnalisation (ne voit pas son reflet dans le miroir) qui montre que le sujet a un MOI faible, une perte intermittente du contact avec la réalité (il y a une modification de la perception des faits quotidiens, ce qui montre qu’il y a un conflit…