Didier Daeninckx, né le 27 avril 1949 à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) est un écrivain français, auteur de romans noirs, de nouvelles et d’essais.
Issu d’une famille modeste, Didier Daeninckx prend résolument le parti d’orienter son œuvre vers une critique sociale et politique au travers de laquelle il aborde certains dossiers du moment (la politique des charters, le révisionnisme, etc.) etd’autres d’un passé parfois oublié (le massacre des Algériens à Paris le 17 octobre 1961). Cette enquête historique le conduit parfois à quitter le domaine policier pour un réalisme social que souligne la sobriété de son style.
Sommaire [masquer]
1 Un auteur engagé
2 Polémiques
3 Œuvres
4 Bibliographie critique
5 Filmographie
5.1 Adaptations
5.2 Scénarios
6 Références
7 Liens externes
Unauteur engagé [modifier]
À 17 ans, il devient ouvrier imprimeur, puis animateur culturel et enfin journaliste local. C’est au cours d’une période de chômage qu’il écrit un premier roman qui passe complètement inaperçu, Mort au premier tour (1982), où l’on voit apparaître le personnage névrosé de l’inspecteur Cadin. Le second, Meurtres pour mémoire (1984) qui, bien avant le procès Papon, placesous les feux de la rampe la dérive sanglante de la manifestation FLN du 17 octobre 1961, est en revanche bien accueilli. Cet ouvrage publié dans la Série noire lui ouvre les portes de la notoriété1.
Suivent la même année le Géant inachevé, toujours avec Cadin, dans lequel il s’attaque à la corruption du milieu politique, et Le der des der, dédié à son grand-père anarchiste et déserteur en 1917, oùil dénonce la pratique du fusillé pour l’exemple. Dans Lumière noire (1987), où Cadin apparaît peu, il prend pour cible la politique de reconduction par charters des Maliens expulsés hors des frontières.
Au travers de ses nouvelles (En marge, Zapping), il trace une chronique douce-amère du monde contemporain, « un regard de localier » plus habitué des événements qui ne font pas la une desjournaux, mais remplissent les colonnes de faits divers, quand ils ne passent pas complètement inaperçus (Yvonne, la madone de la Plaine).
Avec Le chat de Tigali (1988) il publie son premier livre pour la jeunesse, une histoire dénonçant le racisme.
Dans La mort n’oublie personne (1988), considéré comme son ouvrage le plus abouti, il s’éloigne du roman policier et raconte l’histoire tragique d’unjeune résistant condamné pour meurtre après la guerre. En 1990, Cadin est à bout de souffle et il se suicide dans Le Facteur fatal.
Le prix Paul Féval de Littérature populaire lui est attribué en 1994 pour l’ensemble de son œuvre. Ses romans sont aujourd’hui traduits dans une vingtaine de langues.
Avec Cannibale (1999), il réveille le souvenir des « zoos humains » de la IIIe République, en racontantl’histoire des Kanaks exposés comme des animaux dans un zoo lors de l’exposition coloniale de 1931. Il dit s’être intéressé à la Nouvelle-Calédonie à la mort du leader indépendantiste Eloi Machoro. Il revient sur ce thème avec Le Retour d’Ataï (2002) qui évoque la revendication du peuple kanak de voir revenir au pays la tête du grand chef Ataïe.
Polémiques [modifier]
Convaincu qu’en oubliantle passé, on se condamne à le revivre, Didier Daeninckx s’attache au problème de la mémoire historique en dénonçant avec obstination ce qu’il considère comme relevant du négationnisme. Il poursuit cette démarche hors de ses romans notamment dans le cadre d’Amnistia.net, un site internet « d’information et d’enquêtes », dont il est l’un des principaux animateurs. Il est ainsi au centre d’unepolémique en 1997 à la suite de la parution du Goût de la vérité qui répond à un ouvrage de Gilles Perrault, Le Goût du secret. Daeninckx reproche dans ce texte à Gilles Perrault qui a été parachutiste en Algérie de faire l’apologie du colonialisme, avant d’évoluer vers un engagement politique de gauche. Il accuse Perrault d’être manipulé par la DST et les intégristes musulmans. Cette polémique est…