Le concept de discrimination sociale fait son apparition à la suite des luttes politiques pour l’égalité de droit entre les hommes qui aboutissent dans la plupart des pays occidentaux au début de laseconde moitié du XXe siècle à l’abolition progressive des différences légales de traitement (fin de la colonisation, de la ségrégation aux États-Unis, etc.). Dans un contexte où la société évoluedans le sens d’une généralisation des mécanismes de concurrence, certains groupes sociaux ne bénéficient pas objectivement des mêmes chances que les autres, malgré l’égalité de droit dont ils jouissenten principe. C’est le cas des minorités visibles, des femmes, des handicapés, des seniors, etc.
Pour rétablir un équilibre des chances, ces États engagent des politiques de lutte contre lesdiscriminations. Cette lutte emprunte plusieurs chemins. D’abord le droit : du point de vue du droit, la discrimination ne consiste pas à léser un groupe, mais un individu, en se fondant sur un critèreillégitime. Il s’agit de protéger les individus en sanctionnant la discrimination. Il s’agit aussi de prévenir les discriminations par exemple en rendant anonymes les candidatures à des emplois. Ensuite, despolitiques de rééquilibrage, appelées « discrimination positive », qui visent à rééquilibrer les chances entre les groupes. Enfin, de manière plus générale, il existe des mesures économiques, socialeset culturelles.Le mot discrimination s’est imposé dans le langage courant (et dans celui des sciences sociales) avec un sens plus restreint. Au sens courant, la discrimination est le fait de traiterde manière inégale et défavorable un ou plusieurs individus. De manière plus précise, il s’agit de distinguer un groupe social des autres en fonction de caractères extrinsèques (fortune, éducation,lieu d’habitation, etc.) ou intrinsèques (sexe, origine ethnique, etc.) afin de pouvoir lui appliquer un traitement spécifique, en général négatif.
Pour constituer une discrimination, le traitement…