Une nouvelle était au début un récit de longueur moyenne fictif écrit en prose (paragraphe), qui pouvait de ce fait être publié aussi bien dans les journaux qu’en recueil. Ce genre littéraire apparu à la fin du Moyen Âge, était alors proche du roman, et, d’inspiration réaliste[1], se distinguant peu du conte. À partir du XIXe siècle, les auteurs ont progressivement développé d’autres possibilitésdu genre, en s’appuyant sur la concentration de l’histoire pour renforcer l’effet de celle-ci sur le lecteur, par exemple par un dénouement surprenant. Les thèmes se sont également élargis : la nouvelle est devenue une forme privilégiée de la littérature fantastique, policière, et de science-fiction. L’influence d’Edgar Poe sur le genre est à cet égard primordiale.
Sommaire
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* 1L’Histoire de la nouvelle
o 1.1 La naissance du genre
o 1.2 Les premières évolutions
o 1.3 L’essor du genre
* 2 Différenciations
* 3 Poétique de la nouvelle
* 4 Auteurs de nouvelles
o 4.1 Nouvelle médiévale et classique
o 4.2 Période moderne
o 4.3 Auteurs reconnus période contemporaine
o 4.4 Nouveauxauteurs période contemporaine
* 5 Notes et références
* 6 Voir aussi
o 6.1 Articles connexes
o 6.2 Liens externes
L’Histoire de la nouvelle[modifier]
La naissance du genre[modifier]
La nouvelle naît en France à la fin du Moyen Âge. Elle vient s’ajouter, et en partie se substituer, à une multitude des récits brefs : fabliaux, lais, dits, devis, exemple, contes,etc. Les nouvelles étaient d’abord de petites histoires anonymes distribuées gratuitement dans la rue, et qui se distinguaient en deux groupes : les « exemplums », qui étaient des récits religieux prêchant la morale et les dons à l’église, et les « canards », racontant des faits divers comme des vols, des tromperies, ou des meurtres. Ces derniers ont donné aujourd’hui le mot argotique désignant lejournal, qui lui même rapporte des faits divers. Directement inspiré du Décaméron (1349-1353) de Boccace, le premier recueil de nouvelles françaises, anonyme, les Cent Nouvelles nouvelles, est probablement paru entre 1430 et 1470[1].
Mais c’est le XVIe siècle qui voit le véritable essor du genre. En 1558, avec L’Heptaméron, Marguerite de Navarre donne au genre ses premières lettres de noblesse : dansce recueil inachevé de 72 récits[2], voisinant avec les récits licencieux hérités des fabliaux, on trouve des histoires plus graves, où l’anecdote laisse en partie la place à l’analyse psychologique.
Les premières évolutions[modifier]
Publiées en 1613 et traduites en français deux ans plus tard, les Nouvelles exemplaires de Miguel de Cervantes, l’auteur de Don Quichotte, connaissent un succèsconsidérable et constituent pour longtemps la référence. Sous leur influence, le genre subit une évolution double, déterminée par ses relations avec le roman. Dans un premier temps, on voit la nouvelle se rapprocher de celui-ci par ses sujets et sa composition : ainsi, La Princesse de Clèves de Madame de Lafayette est considérée, au moment de sa parution, comme une nouvelle. Les romanscontemporains intègrent d’ailleurs souvent en leur sein des nouvelles, sous la forme de digressions à l’intérieur du récit principal, ou d’histoires racontées par des personnages à d’autres. Mais la nouvelle se distingue cependant des romans de l’époque, extrêmement longs et touffus, par son action plus resserrée. C’est cette conception qui, dans les dernières décennies du XVIIIe siècle, l’emportefinalement sur la nouvelle « petit roman », et qui se développe au cours du siècle suivant.
L’essor du genre[modifier]
On s’accorde à considérer le XIXe siècle comme l’âge de l’essor de la nouvelle. Et d’Honoré de Balzac (Contes drolatiques) à Gustave Flaubert (Trois contes), de Victor Hugo (Claude Gueux) à Stendhal (Chroniques italiennes), d’Alfred de Musset à Barbey d’Aurevilly (Les Diaboliques),…