Dissertatio

Exposé sur le comique dans Bouvard et Pécuchet (27/04/2010)

Introduction générale

Des productions littéraires de Gustave Flaubert, Bouvard et Pécuchet est l’une des œuvres majeures. Publiée en 1881 à titre posthume, l’œuvre a bien étonné critiques et amateurs. L’auteur avait d’ailleurs prévu un tel accueil à travers une correspondance à l’un de ses amis, Auguste Sabatier en ces termes :« (…) je n’écris pas un roman populaire. Si trois cents personnes en Europe lisent mon œuvre et en entrevoient la portée, je me tiendrai pour satisfait. »[1]
Pourtant, à celui qui en approfondit la lecture, Bouvard et Pécuchet offre la possibilité de bâtir plusieurs axes de réflexion. Parmi ces axes de réflexion, figure la manière dont le comique se déploie dans l’œuvre ; car Bouvard et Pécuchetprovoque le sourire et déclenche le rire.
Pour le présent exposé, il nous paraît important de nous intéresser aux personnages de l’œuvre, à la construction du récit, et aux procédés littéraires utilisés par l’auteur, pour essayer de mettre en évidence, la façon dont le comique traverse l’œuvre.

I. Les personnages :
Qui a lu Bouvard et Pécuchet se rend facilement compte que le comique se déploieautour des personnages de l’œuvre : les deux personnages principaux, et les autres personnages.

1. Les deux principaux personnages : Bouvard et Pécuchet
Bouvard et Pécuchet, font sourire et rire dans leur apparence, leurs idées et leurs actions. En effet, ils donnent l’image de deux farfelus dans leur apparence extérieure : « deux hommes parurent (…). Le plus grand vêtu de toile, marchait lechapeau en arrière, le gilet déboutonné et sa cravate à la main. Le plus petit, dont le corps disparaissait dans une redingote marron, baissait la tête sous une casquette à visière pointue »[2]. Telle est l’évocation des deux personnages dès le début du texte. Le comique de personnage est clairement exposé ici. De plus, le comique se dit à travers les idées des deux individus : ils ont toujours lamêmes pensées, les mêmes idées, et sont toujours d’accord entre eux, à quelques exceptions près. Le premier chapitre de l’œuvre souligne qu’ils ont eu la même idée d’inscrire leur nom dans leurs chapeaux ; à leur première rencontre, plusieurs fois ils ont essayé de se quitter et ses sont rassis à leur place ou ont fait le tour de l’endroit où ils étaient, pour finir par avoir la même idée d’allermanger[3]. La suite de l’œuvre confirme cela quand elle présente les deux bonshommes décidant subitement presqu’à tous les cous, d’abandonner un domaine de connaissance pour s’intéresser à un autre domaine de connaissance. Là encore, nous sommes dans le domaine du comique de personnage. Enfin, Bouvard et Pécuchet sont comiques à travers ce qu’ils font. La plupart de leurs actions ne sont quethéâtralité. Ils essayent d’appliquer à la lettre ce qu’ils ont lu à travers des livres dans le domaine de la réalité. Ainsi, après avoir lu le Dictionnaire des sciences médicales et consulté des livres sur la physiologie, ils décidèrent de produire artificiellement des digestions. Alors, « ils tassèrent de la viande dans une fiole où était le suc gastrique d’un canard – et ils la portèrent sous leursassailles durant quinze jours, sans autre résultat que d’infecter leurs personnes[4] ». A travers les actions de Bouvard et Pécuchet, se révèle le comique de geste, amplifié par le phénomène de la répétition. Ils sont bêtes, naïfs et ridicules dans ce qu’ils font. Cela donne à leurs actions, l’image de « deux escargots qui s’efforcent de grimper au sommet du mont Blanc »[5], qui chutent constamment, etqui recommencent leur montée. Abordons maintenant le cas des autres personnages de l’œuvre. Dans cette logique de ridicule dans l’action, il y a encore un fait à souligner : les deux bonshommes recommencent l’apprentissage de la vie alors qu’ils sont déjà vieux.

2. Les autres personnages
Tour à tour, nous intéresserons ici aux personnages de Mme Bordin, de M. Veaucorbeil, docteur, de…