Dissertation
LE ROMAN DOIT-IL SELON VOUS PRIVILEGIER L’IMAGINATION OU DECRIRE FIDELEMENT LA REALITE ?
Le roman est un récit en prose, souvent imaginé, où l’auteur cherche soit à éveiller l’intérêt par la peinture des mœurs, l’analyse des caractères et la singularité des aventures, soit à produire une évasion pour le lecteur, à créer un idéal pour faire rêver. Un roman peut-il avoir étéécrit dans le but de faire rêver le lecteur ou doit-il impérativement faire preuve de réalité et de vérité ? Mais un roman, après tout, ne contient-il pas toujours une part d’idéalisation bien qu’il soit réaliste ? Nous pourrons dans un premier temps dire que le roman doit être le reflet du réel, et s’opposer à l’idéal. Dans un second temps, nous pourrons faire une antithèse en disant qu’il doitentraîner l’imagination du lecteur, et provoquer le bonheur. Enfin, nous pourrons voir que même si un roman est réaliste, il suscite toujours une part d’imagination.
Le roman devrait toujours concerner la réalité. En effet, son contenu ne devrait pas n’être porté que sur l’inspiration du coeur et ce, sans réflexion ni emploi de l’intelligence. Les faits concrets permettent au lecteur de se situerdans le contexte historique et social de l’histoire, et d’analyser plus facilement les personnages et leurs comportements. Si un auteur ne prend pas compte de ces éléments, ils se perd dans son imagination et le roman n’est plus réaliste car, peut-être sans s’en rendre compte parfois, l’auteur embellit les choses, les maquille et les transforme. Le romantisme par exemple, va au contraire du réalisme: au lieu de ne peindre rien d’autre que le réel, les auteurs romantiques prônent leur goût pour les choses vagues, effusives, évasives. Balzac, écrivain français du milieu du XIXème siècle, choisit d’être réaliste pour le début de son roman Le Colonel Chabert. Les premières pages nous dévoilent une scène située dans une étude sombre et assez désordonnée, sale et puante : « cheminée condamnée », »divers morceaux de pains, des triangles de fromage de Brie », « L’odeur de ces comestibles s’amalgamait si bien avec la puanteur du poêle chauffé sans mesure », « cartons jaunis par l’usage », « mobilier crasseux ».
Nous remarquons bien que Balzac ne cherche pas à idéaliser l’image de cette grande pièce non entretenue, mais bien au contraire, à la décrire comme les études de l’époque, où les clercstravaillaient sans se préoccuper d’un quelconque rangement. Ceci ne trompe pas le lecteur, car il sait qu’il peut avoir confiance en ce que dit le texte, et se rendre compte du réalisme de la scène. De nombreux passages du roman sont également réalistes. Mais en revanche, il y a des passages paraissant irréels, impossibles, comme celui où le Colonel Chabert raconte le moment où il a faillit mourir : »Deux officiers russes , des vrais géants, m’attaquèrent à la fois. L’un deux m’appliqua sur la tête un coup de sabre qui (…) m’ouvrit profondément le crâne. Je tombai de cheval. Murat (…) me passa sur le corps, lui et tout son monde, quinze cent hommes (…) ». Ce paragraphe décrivant une scène atrocement violente, avec le Colonel Chabert qui paraît mort sans l’être vraiment… Ceci donnel’impression d’avoir été transformé de la réalité. Bien qu’un bon nombre d’auteurs aient choisi le réalisme (Zola, Hugo, Stendhal…), beaucoup d’autres ont choisi le romantisme et l’idéalisme.
Le roman a plusieurs facettes : il suit l’évolution d’une conscience, fait vivre des personnages qui donnent l’impression d’avoir réellement existé et représente le monde extérieur. Il peut vouloir guiderle lecteur grâce à des faits concrets, ou le faire rêver grâce à l’imagination et l’idéalisme. Ce procédé est constructif car il fait renaître des souvenirs, ou aide à créer quelque chose. L’imagination est une évasion aussi bien pour le lecteur que pour l’auteur. L’auteur imagine, dessine la fiction qu’il veut et le lecteur lit et l’illustre à sa guise. Elle permet d’échapper aux malheurs de…