Dissertation.
« L’homme est bon par nature, c’est la société qui le corrompt » écrit Rousseau, mais l’utopie n’est pas, en théorie, sujette à cette corruption malgré le fait qu’elle recèle depossibilité de désillusions, pour ce qu’elle confronte à chaque pas la réalité à une fausse image. Une société dite utopique est gonflée de désillusions, et c’est en fait un euphémisme visant à critiquerles sociétés réelles, en les comparant aux utopies littéraires, irréelles.
L’utopie recèle de désillusions, lorsqu’on voit qu’elle présente une nature humaine de son peuple comme totalementdifférente de l’Homme réel, par exemple dans Les aventures de Télémaque où « la bonne foi, l’obéissance et l’horreur du vice habitent cette heureuse terre ». Une telle représentation de l’homme pourrait êtreune certaine mise en valeur de celui-ci, mais en réalité, elle critique les valeurs de la société de l’époque.
Un tel pays imaginaire exclut certains hommes et en sélectionne d’autres ayant de« bonnes références » comme dans l’Abbaye de Thélème, dans Gargantua de Rabelais qui possède à son entrée un écriteau détaillant les types d’individus n’étant pas les bienvenus à l’intérieur. L’utopieproduit un désenchantement puisqu’elle n’est pas accessible aux hommes ne considérant pas les valeurs de celle-ci, la différence n’est pas acceptée, il faut être semblable aux autres habitants sansquoi on ne peut rester et l’on en est rejeté.
Un bonheur, en réalité spécieux, est présenté dans l’utopie, mais l’on constate que rien n’est laissé au hasard et qu’il s’agit en quelque sorted’une société totalitaire : chaque habitant doit être identique à son voisin, du point de vue de la pensée, de l’habillement, et d’autres détails. Rien n’est laissé au hasard, pas même dans la Cité duSoleil où les devoirs civils sont distribués, ou à France-ville, dans Les Cinq cents millions de la Bégum de Verne, où nous avons affaire à une société d’élite dans laquelle l’Etat dirige,…