[pic] [pic]
LIBAN
BILAN DE LA GUERRE AVEC ISRAEL
Nada Abdul-Rahim
Attaché Economique et Commercial
Beyrouth
Octobre 2006
Introduction
Le 12 juillet 2006, et pendant trente-quatre jours, l’armée israélienne a bombardé le Liban, s’attaquant au Hezbollah, aux civils, aux infrastructures et aux usines. Les bombardements ontporté un coup fatal aux espoirs d’une économie libanaise convalescente qui, selon les experts, aurait besoin de plus de dix milliards de dollars pour redémarrer.
Le 11 août 2006, le Conseil de Sécurité des Nations Unies a adopté la résolution 1701 réclamant un cessez-le-feu complet des hostilités, un déploiement commun des forces libanaises et onusiennes (UNIFIL II), le respect total de la lignebleue et des résolutions antérieures relatives au contrôle libanais de la région.
Les hostilités ont pris fin le 15 août et le 2 octobre 2006 et UNIFIL a confirmé le retrait des Forces armées israéliennes jusqu’au sud de la ligne bleue, à l’exception de certains villages. Début septembre, Israël a levé son blocus aérien et maritime imposé durant la guerre.
Le bilan de la guerre est trèslourd : des victimes civiles et des dégâts physiques. La guerre a tué près de 1 200 personnes et a blessé plus de 4 000 autres. Environ le quart de la population a été déplacé. Les dégâts matériels directs ont été estimés à 3,6 milliards de dollars. Les efforts de reconstruction entrepris par le Liban depuis 15 ans pour se relever de la guerre civile ont ainsi été anéantis. Le pays doit reconstruire sesimmeubles, ses infrastructures et ses industries, et offrir des facilités à un grand nombre de sociétés menacées de faillite.
Par ailleurs, les pertes économiques indirectes, résultat des opérations militaires, du blocus imposé au Liban et de la perte de la confiance des investisseurs sont considérables et affectent le pays tout entier et tous les secteurs. Les effets sociaux et environnementauxsont également très importants. L’Union des Chambres de commerce estime ainsi les pertes totales (directes et indirectes) du Liban liées à la guerre à 11,4 milliards de dollars comme suit :
Répartition des coûts directs et indirects Milliards de dollars
Infrastructure 3,6
Tourisme 3
Investissements 2
Déficit public 1,5
Contraction GDP 1,1Autres 0,2
Economie
Le contexte libanais avant la guerre
Le décès de l’ex-Premier Ministre Hariri en février 2005 a déclenché une série d’événements après des années de guerre civile, de reconstruction et de réforme dans un conteste politique très contesté. Conformément à la Résolution 1559 des Nations Unies, la Syrie s’est retirée du Liban en avril 2005. Par la suite, desélections parlementaires ont été organisées en juin 2005 en vue d’une transition stable et démocratique.
L’impact économique de ces événements a été plus profond qu’attendu. La croissance a connu une forte baisse et a stagné en termes réels en 2005 après une croissance record de 6 % en 2004. Le ralentissement économique a été observé dans tous les secteurs comme le reflet d’une attitude attentiste.D’autre part, en dépit du tumulte financier, le Liban a pu surmonter la crise. Néanmoins, la situation financière demeure vulnérable, avec le fardeau de la dette gouvernementale de 180% du P.I.B.
Les conséquences de la guerre de 34 jours sur le Liban
Avant le déclenchement des hostilités, l’économie libanaise était en train de croître à un taux supérieur à 5% sur base de la performance dupremier semestre 2006:
• Les secteurs de la construction et de l’immobilier furent parmi les plus performants de l’économie avec une hausse de 63 % des permis de construire. Quant au secteur du commerce et des services, il a connu un certain dynamisme, essentiellement grâce au secteur du tourisme (augmentation de 49,3 % du nombre de touristes durant cette période), ainsi que grâce à une…