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Le terme «mondialisation» possède une forte charge émotive. D’aucuns voient dans la mondialisation un processus bénéfique — qui contribuera defaçon décisive au développement économique mondial — inévitable et irréversible. D’autres sont hostiles à ce processus, voire le redoute, estimant qu’il accroît les inégalités au sein des pays et entre eux, menace l’emploi et le niveau de vie et entrave le progrès social. L’objectif de la présente étude, qui fait un tour d’horizon de certains aspects de la mondialisation, est d’indiquer aux payscomment tirer parti de ce processus, tout en évaluant avec réalisme le potentiel et les risques.Comment aider les pays en développement, les plus pauvres surtout, à rattraper leur retard? La mondialisation accroît-elle les inégalités ou aide-t-elle à réduire la pauvreté? L’instabilité menace-t-elle fatalement les pays qui s’intègrent à l’économie mondiale? Voilà autant de questions qui, entreautres, sont abordées dans les sections ci-après.
II. Qu’est-ce que la mondialisation?
La «mondialisation» est un processus historique qui est le fruit de l’innovation humaine et du progrès technique. Elle évoque l’intégration croissante des économies dans le monde entier, au moyen surtout des courants d’échanges et des flux financiers. Ce terme évoque aussi parfois les transferts internationaux demain-d’œuvre ou de connaissances (migrations de travail ou technologiques). La mondialisation comporte enfin des dimensions culturelle, politique et environnementale plus vastes qui ne sont pas abordées dans la présente étude.Fondamentalement, la mondialisation n’a rien de mystérieux. Le terme est couramment utilisé depuis les années 80, c’est-à-dire depuis que le progrès technique permetd’effectuer plus facilement et plus rapidement les opérations internationales (commerciales ou financières). Il traduit le prolongement au-delà des frontières des pays des forces du marché qui ont opéré pendant des siècles à tous les niveaux d’activité économique (marchés de village, industries urbaines ou centres financiers).
III. Croissance sans précédent et aggravation des inégalités :
lestendances du revenu au XXe siècle
La mondialisation n’est pas phénomène récent. D’après certains analystes, l’économie était aussi mondialisée il y a 100 ans qu’aujourd’hui. Par contre, les échanges et les services financiers sont beaucoup plus développés et intégrés aujourd’hui. Il convient surtout de signaler que l’intégration des marchés financiers a été rendue possible grâce aux moyens decommunication électroniques.Au XXe siècle, la croissance économique a été sans précédent : le PIB mondial par habitant a presque quintuplé. Cependant, cette croissance n’a pas été régulière, l’expansion la plus vigoureuse ayant été enregistrée pendant la seconde moitié du siècle, période de forte progression des échanges accompagnée d’un mouvement de libération du commerce– et en général un peu plus tarddes flux financiers.Pendant l’entre deux guerres, le monde rejetait l’internationalisme — ou la mondialisation comme l’on dit maintenant –et les pays ont fermé leur économie et adopté des mesures protectionnistes et un contrôle généralisé des capitaux. Cela a joué un rôle majeur dans les résultats profondément négatifs de cette époque (la progression du revenu par habitant est tombée à moins de 1% pour la période 1913-1950). Pendant la seconde moitié du siècle, même si la croissance démographique a été exceptionnelle, le revenu par habitant a été supérieur à 2 %, le taux le plus élevé ayant été enregistré durant la vague de prospérité que les pays industriels ont connue après la guerre.Le XXe siècle a été marqué par une croissance moyenne remarquable des revenus, mais qui, à l’évidence,…