FICHE DE LECTURE
L’UN EST L’AUTRE
Elisabeth Badinter
L’UN EST L’AUTRE
Elisabeth Badinter: L’Un est l’Autre, des relations entre hommes et femmes, Odile Jacob, 1986, 361 pages.
Née le 5 mars 1944, elle est la fille de Marcel Bleustein Blanchet, l’inventeur de la publicité en France et fondateur du groupe Publicis (dont elle est aujourd’hui l’actionnaire majoritaire).Agrégée dephilosophie, spécialiste du XVIIIe siècle, observatrice de l’évolution des mentalités et des mœurs, elle a été maître de conférences à l’école polytechnique. Elle est franchement engagée à gauche, comme son mari l’avocat Robert Badinter, connu pour son combat contre la peine de mort. Influencée par les philosophes des Lumières ainsi que par Simone de Beauvoir, elle a réfléchi à la place de lafemme dans la société et le concept de laïcité auquel elle est très attachée. Son originalité, sa liberté de ton par rapport à son milieu de pensée – le féminisme – et certains de ses écrits (dont l’essai Fausse route) ont suscité une vive polémique. Lors du débat sur la parité en politique, elle s’est ainsi opposée à cette loi qui, selon elle, considérait que les femmes étaient incapables d’arriverau pouvoir par elles-mêmes. La philosophe Élisabeth Badinter estime que le courant de pensée féministe est aujourd’hui menacé de régressions qui remettent en question les acquis historiques. | | | |
Parmi ses publications:
L’amour en plus: L’histoire de l’amour maternel, XVIIe et XXe siècles.
Émilie, Émilie: L’ambition féministe du XVIIIe siècle
L’un estl’autre: des relations entre hommes et femmes
XY, de l’identité masculine
Les Passions intellectuelles
Condorcet, un intellectuel en politique (avec son mari Robert Badinter),
Voyage en Laponie de Monsieur de Maupertuis (illustré par Jacqueline Duhême)
Fausse route
L’un est l’Autre est une étude de l’évolution des relations entre hommes et femmes, depuis lapréhistoire.
Le livre est composé de 3 parties:
L’un et l’Autre
L’un sans l’Autre
L’un est l’Autre
Dans un premier temps, la complémentarité des deux sexes, l’un avec l’autre, dans un second temps, l’un devient contre l’autre et même sans l’autre, et pour finir, l’un devient l’autre notamment avec la ressemblance des sexes, l’égalité, phénomène poussées par la société actuelle.Page 1/10 |
Première partie: L’un et l’Autre
La première partie du livre est constituée de deux chapitres: tout d’abord, « la complémentarité originelle des sexes » puis « de la puissance féminine aux pouvoirs partagés ». Pour pouvoir étudier au mieux ces deux aspects il y a nécessité d’un retour aux origines, Élisabeth Badinter se base alors sur les observations d’ethnologues, deprimatologues et d’anthropologues (Margaret Mead, Lévi-Strauss, Françoise Héritier…) pour rendre compte de la diversités des cultures, faire le lien avec la société actuelle et prévoir les mutations à venir.
Dans toutes les cultures observées jusqu’alors, il n’existe pas de complémentarité au niveau des fonctions de l’homme et de la femme. En effet, certaines tâches sont réservées à l’un et pas àl’autre comme la chasse par exemple réservée aux hommes et la cuisine aux femmes. Selon Edgar Morin (sociologue et philosophe français) la chasse a alors développée les sens et l’intelligence de l’homme, les femmes qui n’y participaient pas étaient alors considérées comme plus lentes, plus faibles et se trouvèrent alors assujetties aux hommes. Cependant des anthropologues et primatologues tels queAdrienne Zilhman et Leroi-Gourhan ont démontrés qu’il n’existait pas d’infériorité de la femme et que les hommes du paléolithique avaient une réelle conscience de leur complémentarité même s’il est difficile de la comprendre de nos jours.
Concernant le pouvoir, depuis les premières sociétés, la question a toujours demeurée épineuse, les mots d’ordres ont d’avantages étaient la domination et la…