I- Il y a un an aujourd’hui, je me levai après une fête avec quelques amis pour rejoindre mes parents devant le musée Rodin que nous allions visiter. Habitant à Paris même, je n’avais que 15 minutes à parcourir pour m’y rendre à pieds, je pris donc mon temps & commençai par déjeuner. Interpellé par le bruit qu’il y avait dehors, je jetai un œil par la fenêtre, un orage & une pluie torrentielles’abattaient sur la capitale ! Après ma douche, je songeai que face à cette pluie, je ne pouvais y aller à pieds, je pris alors ma voiture.
J’ arrivai à dix heures, heure du rendez-vous, et le temps passait… J’attendais apparemment depuis déjà quinze minutes d’après ce que ma montre indiquait, chose surprenante car mes parents n’étais jamais en retard. Cinq minutes après ils arrivèrent, jeleur dis alors qu’ils avaient vingt minutes de retard ce à quoi ma mère répondit: « Que racontes- tu, Jérémy ? Il est dix heures enfin ! » Je regardai alors ma montre qui affichait,en effet, dix heures… C’était très étrange… J’étais confus.
Nous repliâmes nos parapluies & nous rendîmes à l’accueil. Le temps se mit à changer et les nuages se dispersèrent, laissant apparaître un magnifiqueciel bleu accompagné d’un soleil éblouissant. En franchissant le seuil de la porte qui menait au jardin du musée, je vis un immense et sublime arc-en-ciel. C’était surprenant de voir comme le temps avait changé en si peu de minutes! J’admirais ce cadeau de la nature, rempli de toutes ces couleurs, j’ai eu l’impression qu’il se trouvait là, à côté de moi et que j’aurais pu le toucher! Mes parents necomprenaient pas pourquoi j’accordais autant d’importance à cet arc-en-ciel qu’ils trouvaient banal…
Nous avions décidé de commencer par l’intérieur du musée que je trouvais splendide malgré sa vieillesse et les travaux dont il aurait eu bien besoin. Les statues étaient plus belles les unes que les autres, plus réelles, plus vivantes! Je me demandais comment un homme pouvait faire untravail aussi remarquable, Rodin était un artiste unique en son genre, ce qu’il faisait était tout simplement subjuguant. J’avais comme l’impression que les statues me suivaient du regard, qu’elles me souriaient, c’était une sensation assez troublante et plaisante à la fois. Ma soirée de la veille y était surement pour beaucoup.
J’avais l’impression qu’elle essayait de communiquer avec moi, mais jeme dis que ce n’était pas possible et que mes yeux me jouaient sûrement un tour. Pourtant son regard était très insistant !
Plus le temps passait, plus j’étais fatigué. Je proposai à mes parents de nous asseoir quelques minutes sur un banc, il y en avait un juste en face de la femme accroupie. Mais ils n’étaient pas d’accord avec moi et me conseillèrent de continuer de peur que ma fatigue neprenne le dessus et que je ne puisse plus me lever! Je ne tins pas compte de leurs conseils et leur proposai de continuer la visite sans moi. Je m’assis sur le banc, posai mon coude sur le rebord et ma tête sur ma main, admirant toujours cette femme…
III- C’est alors qu’elle commença, très lentement, à défaire ses membres de ce bloc qu’étais son corps, puis se mit à danserlangoureusement, se tourna soudainement vers moi, se retourna encore et encore. D’un coup, elle arrêta cette danse et me fixa, droit dans les yeux. Son regard perçant était triste et envoûtant à la fois. Je ne pouvais plus m’en défaire, j’étais à la limite de l’ évanouissement ! Son corps entier ressemblait à celui d’une vénus, ses formes étaient parfaites: ses seins pulpeux, ses jambes fines comme desaiguilles, son corps entier était comparable à celui d’une déesse ! J’avais l’impression que je la connaissais , elle m’envoutait, je la désirais, j’aurais pu s’il le fallait, mourir pour elle à cet instant. C’est comme si j’étais possédé par sa beauté, son regard pénétrant la rendait maîtresse de moi. Après ce long regard, elle me prit la main, me leva de ce banc et m’entraina avec elle dans une danse…