Électre

Électre, de Jean Giraudoux
Électre est une pièce de théâtre en deux actes de Jean Giraudoux, représentée pour la première fois le 13 mai 1937.
Agamemnon, Le Roi des Rois, a sacrifié sa fille Iphigénie aux Dieux. Son épouse, Clytemnestre, aidée de son amant, Egisthe, l’assassine à son retour de la Guerre de Troie. Oreste, le fils est banni. Reste Électre, la seconde fille : « Elle ne fait rien,ne dit rien. Mais elle est là ». Aussi Egisthe veut-il la marier pour détourner sur « la famille des Théocathoclès tout ce qui risque de jeter quelque jour un lustre fâcheux sur la famille des Atrides ». Sur ce grand mythe de l’Antiquité, Jean Giraudoux a écrit sans doute sa meilleure pièce. Electre possède une force tragique surprenante, sans jamais perdre cet esprit étincelant, cet humour qui ontfait de Jean Giraudoux l’un des plus importants dramaturges du XXe siècle[1].
Passage épique de l’Odyssée d’Homère, repris ensuite sous forme de tragédie aux débuts de celle-ci par Eschyle, Sophocle et Euripide au Ve siècle avant notre ère, l’Électre de Giraudoux apparaît comme la réécriture de la réécriture d’un mythe. Avec de nombreuses modifications anachroniques, notamment le rôle du couplebourgeois comme un mirage burlesque du couple tragique, Électre est une des nombreuses preuves de l’intemporalité de la tragédie. Écrite en 1937, il s’agirait en effet d’une « tragédie bourgeoise », selon Jean Giraudoux lui-même.
Après la tragique mort d’Agamemnon, roi d’Argos assassiné à son retour de Troie, Électre, fille de celui-ci et de la reine Clytemnestre, cherche le coupable tout enressentant une haine inexplicable pour sa mère. L’arrivée d’Oreste, son frère exilé depuis le mystérieux assassinat, et les confessions d’adultère faites par la femme du président du sénat à celui-ci, aideront Électre dans sa quête qui la mènera finalement à être l’objet de la malédiction qui pèse sur sa famille.
Le personnage éponyme dirige son frère et s’affirme, c’est réellement le personnageprincipal.
La quête de la vérité
C’est le thème principal de la pièce. Électre vient du grec Elektra qui signifie « la lumineuse ». En fait, Électre est là pour faire la lumière sur les événements, faire éclater la vérité. Grâce à sa présence, de nombreux personnages vont se révéler et faire éclater « leur » vérité, comme par exemple la petite Agathe dans l’acte II, 6. De plus, Électre et Égisthe sedéclareront au fil de la pièce.
Le personnage du mendiant (à la fois dieu, mendiant et metteur en scène) contribue à rétablir la vérité. C’est lui qui explique « l’histoire du poussé ou pas poussé », qui raconte le meurtre d’Agamemnon mais aussi celui d’Égisthe et de Clytemnestre.
La dernière scène montre bien qu’Électre, en rétablissant la vérité, s’est maudite et dépossédée, décimant la ville.L’éclat de cette vérité était trop violent. La dernière réplique « Cela a un très beau nom, Femme Narsès, cela s’appelle l’aurore » termine la pièce sur une ambiguïté délicieuse.

Personnages [modifier]
Électre. Comme dit précédemment, elle est réellement le personnage central. Fille d’Agamemnon et de Clytemnestre, elle hait sa mère qui a tué son père avec l’aide de son amant Egisthe, qui estdésormais régent du trône. Elle attend la venue d’Oreste pour se venger.
Oreste. Frère d’Electre, il s’est exilé très jeune et revient vers sa famille en se montrant comme un simple étranger.
Clytemnestre. Mère d’Electre et d’Oreste, veuve d’Agammemnon et amante d’Egisthe, reine d’Argos.
Egisthe. Régent, il détient le pouvoir dans la cité d’Argos. La pièce commence sur les conséquences d’une de sesidées: marier Electre au jardinier, et ainsi détourner les Dieux de leurs vues sur la lignée des Atrides.
Le président. Deuxième président du tribunal, il se soucie de sa tranquillité et s’oppose à Egisthe.
Agathe. Femme du président, elle est jeune et jolie, et décide de tromper son mari.
Le jardinier. Futur époux d’Electre, il s’occupe du jardin de palais. Il appartient à la même famille…