Du management stratégique des entreprises en difficultés
Monsieur Dupont dépose le bilan et est abandonné par sa femme. Il fait ensuite une dépression et a des difficultés pour remonter à la surface. Hélas, la règle des 3 D (dépôt de bilan, divorce et déprime) existe vraiment, et notre Monsieur Dupont apprend à ses dépens qu’il aurait mieux valu prévenir ses difficultés afin de garantir lapérennité de son entreprise. Avant, pendant et après la crise, les entreprises doivent nécessairement adapter leur stratégie afin de ne pas sombrer définitivement.
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De la perte d’un client représentant une part importante de votre chiffre d’affaires, du départ d’un collaborateur clé de votre entreprise, des simples difficultés à la crise aiguë, il n’y D.R. a qu’un pas à franchir.Et mieux vaut ne pas attendre avant qu’il ne soit trop tard et anticiper ! Car selon Perrette Rey*(1), Président du Tribunal de Commerce de Paris et Président de la Conférence des Juges Consulaires de France : «Prévenir ses difficultés, c’est le meilleur moyen de les surmonter». En d’autres termes, une entreprise doit être préparée pour affronter une crise. L’anticipation et la prévention doiventdonc être les maîtres mots pour éviter ou faire face à une crise. Or, selon les spécialistes de la gestion de crise, il semblerait que les PME soient peu ou mal préparées à affronter une crise. Pourtant, cela n’arrive pas qu’aux autres ! C’est pourquoi, Croissance Actualités vous propose quelques pistes pour anticiper et prévenir une crise. Nous tâcherons ainsi de répondre à ces questionsessentielles : comment réduire les risques liés à la vie d’une entreprise ? Quelles sont les règles simples à appliquer dès la création de la société ? Nous nous attacherons également à faire le point sur le processus prévention-restructuration dans le cadre de la loi Perben sur la sauvegarde des entreprises. Enfin, bien souvent il est trop tard, nous aborderons donc aussi le problème de la sortie de lacrise. Du management stratégique à l’anticipation : le choix des moyens «Le management stratégique doit être une priorité absolue dans les tâches du chef d’entreprise», indiquent les auteurs de l’ouvrage*(2) «chefs d’entreprise anticipez et maîtrisez vos difficultés !». Ainsi, les dirigeants devraient accorder la même priorité au management stratégique qu’à la gestion financière. C’est direl’importance du management stratégique qui conditionne même la réussite d’une entreprise. Car selon ces mêmes auteurs, «une crise financière n’est que la suite logique d’une lacune de management stratégique de l’entreprise». En effet, en pratique moins de 20 % des entreprises effectuent un suivi formel d’un plan stratégique alors que ce plan doit être établi non seulement à la création de l’entreprise maiségalement tout au long de la vie de l’entreprise à l’aide d’un tableau de bord. Le management stratégique offre donc un triple intérêt pour le dirigeant : il est la base de son action, il permet de contrôler la position concurrentielle et enfin il peut être l’occasion de dynamiser et de fédérer le personnel de son entreprise. Il faut donc savoir dépasser les freins habituels à l’établissementd’un plan stratégique à savoir d’une part, le manque de temps et l’excès de confiance. Trop souvent, le dirigeant se retranche derrière le manque de temps pour ne pas établir de plan ou encore il croit son entreprise à l’abri de toute crise et agit seul sans consulter ses partenaires. Enfin, les spécialistes de la gestion de crise soulignent souvent que le dirigeant se laisse porter par les événementsen pensant que l’intendance suivra. Or, si le capitaine d’un navire se laisse aller dans le courant, son bateau ira au mieux à la dérive et au pire il sombrera tel le Titanic. Alors, pour ne pas courir le même sort que le Titanic, mieux vaut prévenir et tracer son plan de route. Ainsi, mettre en place un business plan est une bonne chose mais encore faut-il l’actualiser tous les ans en…