L’autoformation
On doit à J.Dumazedier la définition globale de l’autoformation « elle apparait ainsi comme un mode d’autodéveloppement des connaissances et des compétences par le sujet social lui-même, selon son rythme, avec l’aide de ressources éducatives et de médiations les plus choisies possibles. L’aide à l’autoformation permanente tend à devenir l’axe majeur de l’apprentissage dans toutesles institutions éducatives scolaires et extrascolaires » mais dans le champ plus spécifique de la formation des adultes, c’est dans les propos de J.Delors en 1996, inspirateur de la loi fondatrice de 1971 que l’on retrouve cette notion « l’un des buts de l’éducation permanente reste de permettre à chaque homme et chaque femme « d’aboutir à une sorte d’autogestion de sa propre existence ».Notion déjà présente depuis bien longtemps dans un grand nombre d’écrits et autres déclarations de personnages tels que Condorcet « art de s’intruire par soi-même », Descartes « employer toute ma vie à cultiver ma raison et m’avancer, autant que je pourrais, en la connaissance de la vérité, suivant la méthode que je m’étais prescrite », Kant « ce que l’on apprend le plus solidement et ce que l’onretient le mieux, c’est ce que l’on apprend en quelque sorte par soi-même ».
Développer fortement en amérique du Nord dans les années 70, puis en Grande Bretagne avec sans doute plus une autoformation symbolisée sous les traits de la formation ouverte et à distance, façon de la décrire que l’on retrouve dans le sud de l’Europe (Espagne et Portugal), l’autoformation, dans ses pratiques et sesconceptions, présente de nombreuses différences.
Malgré cela, les modèles de l’autoformation que l’on retrouve en France semble s’orienter « vers une conception ouverte, souple et responsabilisante de la formation des adultes, ou la visée d’autonomisation des acteurs que porte cette notion trouve évidememment une place importante » (P.Carre 1997). On peut remarquer dans cette approche, l’intentiondéclarée d’autonomisation et de responsabilisation des acteurs. Notion que l’on retrouve comme un des points essentiels démontrant le contexte de développement de dispositif d’autoformation :
* La productivité de la formation : l’ensemble des décideurs, dans le monde de l’entreprise, de la fonction publique, au sein d’organisme de formation et dans l’enseignement supérieur partagent cette volonté dediminuer les coûts de formation et encouragent le dévelopemment de dispositif d’autoformation.
* Les modifications des processus de travail : bon nombre d’évolution des pratiques (poussés des groupes autonomes, raccourcissement des lignes hiérarchiques …) sont accompagnées de la valorisation des idées d’autonomisation et de responsabilisation.
* La recherche de pratiques pédagogiquesinnovantes : même si elles ne sont pas nouvelles, ces pratiques basés sur l’activité de l’apprenant, ses projets, ses choix dans les activités et la mise à disposition de ressources variées et adaptées, contribuent au développement de la notion d’autonomie en formation.
* L’autonomie comme norme sociale : portée par des valeurs libérales et/ou d’émancipation des sujets sociaux, ou se mêleindividualisme et démocratisation, l’autoformation apporte une réponse pédagogique dans un contexte ou l’autonomie devient une véritable norme sociale, illustrant la conception moderne de la liberté.
Etienne Bourgeois, dans l’encyclopédie de la formation, nous propose donc de résumer l’autoformation à « un ajustement de l’offre de formation, contenus et modalités, aux caractéristiques individuelles del’apprenant. Elle se manifeste concrètement par une grande part d’initiative et de responsabilité laissée à l’apprenant dans la conduite du processus de formation sous divers critères :
* Rythme et temporalité
* Modalités d’interaction avec le formateur
* Supports didactiques
* Méthodes pédagogiques
* Modalités d’évaluation
Mais aussi parfois dans le choix des contenus….