Sujet : Est-il souhaitable et possible de réguler les flux migratoires ?
Sauf pour les « gens du voyage » qui conçoivent la migration comme un mode de vie, n’estimant pas appartenir à une terre plus qu’à une autre, la notion de flux migratoire sous-entend une volonté de certains individus de s’installer de manière durable dans une région différente de celle dont ils sont issus. Cette volontérencontre celle des sociétés établies de les accueillir ou pas. Empêcher de manière certaine des populations de traverser des frontières de plusieurs centaines de kilomètres de long est impossible. Toutefois, il est possible pour les Etats de mettre en place des politiques qui tendent à favoriser ou à freiner les flux migratoires en fonction de la situation économique et sociale de leurs pays. Dansune première partie, nous analyserons les causes des flux migratoires, puis dans une première partie, nous appréhenderons les différents facteurs qui rentrent en ligne de compte dans l’élaboration d’une politique migratoire à partir de l’exemple de la France, enfin, dans une troisième partie, nous examinerons les effets sur le long terme des migrations, ce qu’elles ont comme conséquences sur lefonctionnement des sociétés.
Les causes des migrations sont multiples : d’ordre politique, économique, social, culturel. Ces causes se croisent et se renforcent.
Si une personne quitte son pays, sa famille, ses proches, sa culture, ce n’est souvent pas pour une seule raison. Dans une communication de la communion européenne du 03/12/2002 au Conseil et au Parlement européen intitulée « intégrerles questions liées aux migrations dans les relations de l’union européenne avec les pays tiers », la commission donne une série de causes des migrations. Les principaux facteurs de la migration sont entre autres : une croissance économique faible, une répartition inégale des revenus, la surpopulation étroitement liée à une forte croissance démographique, des taux élevés de chômage, les conflitsarmés et les épurations ethniques, les violations des droits de l’homme, les persécutions, les catastrophes naturelles (et la dégradation de l’environnement en général) ainsi qu’un faible niveau de gouvernance. L’évolution positive d’un pays en voie de développement peut dans un premier temps renforcer les migrations internationales parce qu’un nombre de personnes acquiert des moyens d’immigrermais ils ne trouvent pas encore de perspectives satisfaisantes dans leur pays. En général, ce phénomène diminue ultérieurement.
En septembre 2000, les dirigeants du monde entier se sont réunis à l’occasion du somment du millénaire des nations unies pour s’engager au nom de leur pays à accroître les efforts en faveur de la paix, des droits de l’homme, de la démocratie, de la gouvernance, de laviabilité de l’environnement et de l’élimination de la pauvreté, ainsi qu’à faire avancer les principes de la dignité humaine, de l’égalité et de la justice sociale. De là, les OMD (Objectifs du millénaire pour le développement) ont été fixés ainsi qu’un calendrier bien défini. Travailler à atteindre les OMD, c’est agir directement sur les causes des migrations : réduire l’extrême pauvreté et la faim,garantir à tous une éducation primaire, promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, réduire la mortalité des enfants, améliorer la santé maternelle, combattre le VIH, le paludisme et les autres maladies, assure un environnement durable, mettre en place un partenariat mondial pour le développement.
Ces objectifs posent la question d’une croissance partagée par tous. Le commerceéquitable, l’ajustement des politiques d’agro-exportation, la réduction de la dette des pays pauvres, l’aide humanitaire sont des réponses qui, bien que pertinentes s’avèrent être insuffisantes pour enrayer les disparités économiques entre les pays.
Un autre type de migration plus marginal existe toutefois : les migrations volontaires qui ne sont dues ni à un impératif politique, ni à un…