Master 2 de psychologie clinique
Devoir d’entretien : Etude de cas
Psychanalyse psychothérapies
Examen de fin d’année 2009/2010
INTRODUCTION : Le choix du suivi de Mme M. Thérèse
A la base de ce projet de travail en milieu gérontologique, il y a ma culture, mon histoire, ma généalogie. L’orientation de cette profession dans ce secteur de la prise en charge de la personne est donc liéeà mon histoire personnelle, un vécu qui fait écho et par-là même a motivé ce choix. La durée des études universitaires en psychologie, mon expérience professionnelle, m’a permis de prendre un temps nécessaire à cette construction, le temps de me découvrir, de me perdre, de me redécouvrir ensuite.
Les représentations et l’approche de la vieillesse ont changé et aujourd’hui on assiste à unphénomène nouveau : le placement du sujet âgé en institution. Ainsi, la famille ne remplit plus son devoir familial et ne peut rembourser la dette symbolique contractée auprès de ses parents. La personne âgée se voit contrainte d’obéir à de nouvelles règles sociales plus ou moins explicites. Le personnel soignant se voit confié l’impossible mission de soigner un corps malade dont l’issue sera fatale. Leplacement en institution sera vécu par la personne âgée comme un lieu de transit « en attendant » la mort, ou un hypothétique retour en famille. Ce placement général n’est pas souvent bien préparé. Lorsque la personne âgée rentre dans l’institution, elle devient un objet de soins, sa vie étant rythmée par les toilettes, les soins, les repas… son rapport au temps se modifie, sa perte d’autonomiedevient inévitable.
Travailler avec des personnes âgées entraine des angoisses de la part du personnel soignant, une souffrance engendrée par des identifications projectives et rarement évoquée, de même que le décès des patients. Un temps pour l’élaboration psychique devient alors nécessaire.
Pour les familles, le placement du parent reste une épreuve difficile. Elles doivent faire face àl’ambivalence de sentiments, entre agacement, culpabilité et épuisement comment pérenniser la rencontre lors de visites régulières sans réactiver des angoisses ?
Le projet institutionnel de l’établissement type « EHPAD » souhaitant se donner les moyens d’appliquer la réforme tripartite de 2001, j’ai donc proposé un projet de travail dont l’action se situerait auprès de la personne âgée (mise en placede groupe de paroles, d’entretiens et de soutien psychologique), auprès de l’équipe soignante (participation active aux transmissions, actions de formation, coordination avec le médecin gériatre et le cadre infirmier) et auprès des familles ou aidants(accueil personnalisé, entretiens familiaux). Ce projet de travail est mené en étroite collaboration avec le médecin, les différents intervenantsextérieurs (orthophoniste, kiné., le cadre de santé de l’établissement, médecin gériatre).
Dans cet esprit se met en place des réunions de synthèse ayant pour but la coordination des actions mise en œuvre. Mon statut de psychologue stagiaire m’autorise à choisir avec le cadre de santé les personnes récemment accueillies dans l’établissement ayant fait l’objet de la mise en place d’un projet de vie,présentant un syndrome démentiel et disposant des difficultés de prise en charge pour l’équipe. Un autre critère permettra la réalisation de ce travail : le consentement de la personne, dit ou exprimé. Mme M. répondant à l’ensemble de ces critères, fait partie des personnes que je rencontre chaque semaine.
La réunion de synthèse du mois de Décembre entre les différents membres de l’équipesoignante et les praticiens externes intervenants sur le lieu de l’établissement a permis de réaliser un « projet de vie » pour Mme M. Thérèse. Le retour de synthèse est transmis à Mme M. au cours de l’entretien suivant la réunion avec la psychologue. C’est dans le cadre précis du projet de vie que je rencontre Mme M. chaque jeudi.
Présentation du cas de Mme M. suivi en consultation…