Évolution du commerce mondial

Évolution du commerce mondial
1. Principales caractéristiques
Le ralentissement largement anticipé de la production et du commerce au niveau mondial aura en définitive été beaucoup plus accentué que la plupart des observateurs ne l’avaient prévu au début de l’année 2001. La production mondiale n’a crû que très faiblement et les échanges internationaux ont quelque peu diminué, ce qui a offert uncontraste frappant avec l’année précédente, marqué par une croissance exceptionnelle des échanges comme de la production. Les variations trimestrielles d’une année sur l’autre illustrent bien mieux que les variations annuelles moyennes des échanges internationaux et de la production mondiale la gravité de la récession intervenue au cours de l’année. Au quatrième trimestre, la production des paysmembres de l’OCDE n’a pas progressé par rapport au niveau de la période correspondante de l’année précédente et le commerce des biens et services a accusé un recul de 7%. L’un des aspects marquants du récent affaiblissement de l’activité économique mondiale est le ralentissement presque simultané qu’ont connu les trois principales économies à compter du troisième trimestre de 2000. Contrairement àce qui s’était produit entre les premiers trimestres de 1998 et 2000, période pendant laquelle les importations des ÉtatsUnis et de l’Union européenne avaient poursuivi leur rapide expansion malgré le net fléchissement des exportations, stimulant par là la reprise asiatique, les exportations et les importations de ces deux économies ont subi une décélération presque en parallèle depuis l’automne2000. En ce qui concerne le Japon, le fléchissement des importations a commencé un peu plus tard que sur les deux autres marchés, mais il a été aussi marqué qu’aux ÉtatsUnis pendant le deuxième semestre de 2001. Trois facteurs contribuent à expliquer que le ralentissement a été plus sensible que prévu: l’éclatement de la bulle des technologies de l’information à l’échelle mondiale, la faiblesse del’activité en Europe occidentale et, dans une mesure nettement moindre, les événements du 11 septembre. L’éclatement de la bulle des technologies de l’information a provoqué une contraction des investissements dans ce secteur et contribué au tassement, l’an dernier, des dépenses d’équipement totales des pays développés, qui tranchait avec la croissance soutenue des investissements enregistrée lesannées précédentes. La réduction des investissements dans les technologies de l’information, conjuguée au moindre dynamisme de la consommation par les particuliers de produits issus de ces technologies, s’est traduite par un fléchissement du commerce international du matériel de bureau et de télécommunication dont ont fortement pâti les pays asiatiques qui s’étaient spécialisés dans la productionet le commerce de ces catégories de produits. Ces pays qui, pour beaucoup, étaient ceux qui avaient affiché la croissance économique la plus rapide et les performances commerciales les plus remarquables dans les années 90, ont été durement touchés. Certains d’entre eux ont enregistré leurs plus mauvais résultats en matière de production des 30 dernières années. La faiblesse de la croissance enEurope occidentale – seule région comptant pour plus d’un tiers dans le commerce mondial – tient en grande partie à des facteurs intérieurs et ne devrait pas être attribuée à la réduction de la demande aux États-Unis ou au niveau mondial. En 2001, la progression de la demande intérieure dans la zone euro a été encore plus modeste que celle des États-Unis, et les exportations des États-Unis àdestination de l’Europe occidentale ont accusé une plus forte baisse que leurs importations en provenance de cette région. De fait, l’excédent global de la balance des échanges de biens et de services de l’UE a augmenté l’an dernier, et le PIB des deux économies de l’UE ayant les liens économiques les plus étroits avec les États-Unis, à savoir l’Irlande et le Royaume-Uni, a enregistré en 2001 une…