Femmes au jardin, Claude Monet 1867, 255 x 205 cm
Pour peindre cette toile de taille imposante : 255 cm x 205 cm, refusée par le jury du Salon de 1867, Monet décide de travailler dans le jardin de sa maison de Ville-d’Avray. Après avoir fait creuser une tranchée et installer quelques poulies qui lui permettront d’en atteindre la partie supérieure, il commence donc cette toile en plein air…mais la termine à Honfleur, dans l’atelier du peintre Dubourg.?? Ce tableau, où le plein soleil alterne avec l’ombre, est un hymne à la grâce féminine et à la douceur de vivre..
C’est une des première oeuvres du maître. « Femmes au jardin » est une représentation de la vie quotidienne : quatre femmes élégantes flânant dans un jardin ensoleillé. A l’époque, le monde entre dans l’âge industriel etla peinture européenne connaît une période d’intense créativité qui rompt avec l’académisme. De cette rupture naît de nouveaux courants artistiques, un de premier fut l’impressionnisme dont Monet fut un des précurseurs.
Ainsi la scène représente 4 femmes, vraisemblablement bourgeoises, musardant dans un jardin. Le ciel est bleu, la scène parait très ensoleillé grâce à la représentation destrouées de soleils à travers les feuillages et des effets d’ombres. Les quatre femmes paraissent détendues dans cette ambiance naturel fait de buissons fleuris, d’arbres feuillus et d’herbes épaisses. Au premier plan, nous voyons une jeune femme assise dans l’herbe au pied d’un arbre , près d’une allée, sa robe blanche étalée autour d’elle. Elle tient une ombrelle et de l’autre main joue avec desfleurs multicolores. Au second plan, une femme tient un bouquet de fleurs laissant seulement apparaître ses grands yeux, une amie à coté la regarde pensivement. Une dernière, s’approche vivement d’un massif de fleurs blanches, elle semble sur le point de cueillir l’une d’entre elles. La légèreté et le mouvement de cette femme participe à rendre ce tableau vivant.
L’arbre, au dessous duquel est assisela femme du premier plan semble être l’élément central du tableau et constitue un repère vertical naturel. La taille des femmes du second plan, constitue, quand à elle, un repère horizontal….
Défi dede s’attaquer au grand format habituellement réservé aux compositions historiques. L’ambition du jeune Monet est néanmoins ailleurs : comment réussir à intégrer des personnages dans un paysage,avec l’impression que l’air et la lumière circulent ?
Le peintre trouve une réponse en peignant les ombres et les lumières colorées, les trouées de soleil filtrant à travers le feuillage, les reflets clairs en halos dans la pénombre. Emile Zola écrit dans son compte rendu du Salon : « Le soleil tombait droit sur les jupes d’une blancheur éclatante ; l’ombre tiède d’un arbre découpait sur lesallées, sur les robes ensoleillées, une grande nappe grise. Rien de plus étrange comme effet. Il faut aimer singulièrement son temps pour oser un pareil tour de force, des étoffes coupées en deux par l’ombre et le soleil ».
Les visages, imprécis, ne peuvent être assimilés à des portraits. Camille, la compagne du peintre, a posé pour les trois figures sur la gauche. Monet rend avec souplesse lablancheur des robes : il les campe solidement dans la structure de la composition – qui décline des verts et des bruns -, donnée par l’arbre central et le chemin.
Achevé en atelier, le tableau est refusé par le jury du Salon de 1867 qui, outre l’absence de sujet ou de narration, déplore la touche apparente qu’il juge comme une marque de désinvolture et d’inachèvement
Le peintre Bazille, ami deMonet, la lui acheta pour 2 500 francs, qui à cette époque constituèrent la presque totalité des revenus d’un Monet éreinté par la critique.
Monet est reconnu comme étant l’un des créateurs de l’impressionnisme, le plus convaincu et le plus constant des peintres impressionnistes, en même temps que le chef de file du mouvement impressionniste.
Depuis ses débuts comme artiste, il fut encouragé à…