Faut-il defendre le faible ?
faible : 1. — En gén. l’opposition fort/faible sert à désigner une différence de degré dans la qualité ou la détermination : raisonnement faible (c.-à-d. peuconcluant) ; en psychol. de la forme, forme faible (c.-à-d. peu structurée, opposée à prégnante) ; au sens vulg., une théorie faible est une théorie peu convaincante. 2. — Pour NIETZSCHE,l’opposition fort/faible désigne une opposition fondamentale entre deux types d’homme (les maîtres et les esclaves), entre deux qualités d’être (l’action et la réaction) : morale des faibles, SYN. demorale du ressentiment.
Introduction :
Le faible se comprend comme l’opposé du fort. Il est un être de manque. Cette faiblesse peut être naturelle ou politique. Ainsisuis-je plus ou moins fort que mon voisin. Dans une aristocratie, le peuple est plus faible politiquement que le petit nombre. Il semble que cette faiblesse soit donc le fruit d’une inégalitéinnée ou acquise, pour le dire de façon schématique. Or intuitivement, il nous apparaît « normal » de défendre le faible, l’opprimé contre le fort. La question est bien d’interroger une telleévidence ; de questionner son fondement et la valeur voire, pourquoi pas sa légitimité. Le « pourquoi » nous indique que nous devons répondre par la découverte d’une cause. L’approche est doncétiologique.
Si nous avons tendance à défendre le faible par pitié (1ère partie), il faut remettre en cause le fondement de cette évidence et sa nécessité (2nd partie), à moins d’ydécouvrir une cause morale (3ème partie).
Spontanément, nous pensons que le faible doit être défendu contre le fort. Défendre le plus faible consisterait simplement à faire preuve de pitié oud’empathie. En effet, le simple spectacle d’un plus faible se faisant attaquer par un plus fort nous donne bien souvent un sentiment d’injustice qui nous pousse à défendre ce plus faibl…