Femmes soyez soumises a vos maris

Madame de Grancey vient de lire le texte extrait de l’Emile (livre V) de Rousseau . Elle décide d’écrire à Rousseau ce qu’elle a pensé de son essai et plus particulièrement de cet extrait . Ellereprendra certains éléments précis de l’argumentation de Rousseau pour le contre-dire . Vous lui lui prêterez un style qui correspond au tempérament que lui donne Voltaire dans son dialogue.
Voici letexte avec le dialogue de madame de Grancey: L’abbé de Châteauneuf la rencontra un jour toute rouge de colère. « Qu’avez-vous donc, madame ? » lui dit-il.

— J’ai ouvert par hasard, répondit-elle, unlivre qui traînait dans mon cabinet ; c’est, je crois, quelque recueil de lettres ; j’y ai vu ces paroles : Femmes, soyez soumises à vos maris ; j’ai jeté le livre.

— Comment, madame! Savez-vousbien que ce sont les Épîtres de saint Paul ?

— Il ne m’importe de qui elles sont ; l’auteur est très impoli. Jamais Monsieur le maréchal ne m’a écrit dans ce style ; je suis persuadée que votre saintPaul était un homme très difficile à vivre. Était-il marié ?

— Oui, madame.

— Il fallait que sa femme fût une bien bonne créature : si j’avais été la femme d’un pareil homme, je lui aurais faitvoir du pays. Soyez soumises à vos maris ! Encore s’il s’était contenté de dire: Soyez douces, complaisantes, attentives, économes, je dirais : voilà un homme qui sait vivre ; et pourquoi soumises,s’il vous plaît ? Quand j’épousai M. de Grancey, nous nous promîmes d’être fidèles : je n’ai pas trop gardé ma parole, ni lui la sienne ; mais ni lui ni moi ne promîmes d’obéir. Sommes-nous donc desesclaves ? N’est-ce pas assez qu’un homme, après m’avoir épousée, ait le droit de me donner une maladie de neuf mois, qui quelquefois est mortelle ? N’est-ce pas assez que je mette au jour avec de trèsgrandes douleurs un enfant qui pourra me plaider quand il sera majeur ? Ne suffit-il pas que je sois sujette tous les mois à des incommodités très désagréables pour une femme de qualité, et que, pour…