Identité (psychologie)
L’identité de l’individu est, en psychologie sociale, la reconnaissance de ce qu’il est, par lui-même ou par les autres. La notion d’identité est au croisement de la sociologie et de la psychologie, mais intéresse aussi la biologie et la philosophie.
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L’identité en psychologie[modifier]
Erik Erikson conçoit l’identité comme une sorte de sentimentd’harmonie : l’identité de l’individu est le « sentiment subjectif et tonique d’une unité personnelle et d’une continuité temporelle » (1972). Dans la tradition freudienne, l’identité est une construction caractérisée par des discontinuités et des conflicts entre différentes instances (le Moi, le Ça, le Surmoi, etc). Ces deux conceptions parlent de l’identité comme d’une construction diachronique1.
JeanPiaget insiste sur la notion de socialisation de l’individu à travers une intériorisation des représentations sociales, principalement par le langage1.
Par exemple, la notion de construction d’identité sexuée fait référence à la manière dont l’enfant prend conscience qu’il est un garçon ou une fille, et se construit une représentation de son rôle sexué. Cette construction dépend du sexe biologiquemais aussi de la culture dans laquelle naît l’enfant2.
L’identité en sociologie[modifier]
La notion d’identité en sociologie renferme toute la problématique du rapport entre le collectif et l’individuel, le déterminisme social et la singularité individuelle. Il n’est pas possible, à ce jour, de parler de cette notion sans évoquer les grands courants de la sociologie qui ont des approchesdifférentes1.
Outre des définitions de « l’identité subjective » (identité pour soi, ou personnelle) se rapprochant plus ou moins de celles présentées en psychologie, la sociologie propose également des définitions de l’« identité sociale » : identité pour autrui à travers des classifications, des status sociaux ou professionnels, une identité dite « objective »1.
L’identité personnelle[modifier]« Subjective », « elle englobe des notions comme la conscience de soi et la représentation de soi. » Codol3 estime qu’il ne s’agit en fait que d’une « appréhension cognitive de soi ». Elle englobe trois caractères qui vont ensemble : « constance, unité, reconnaissance du même. » Il ne s’agit cependant pas d’une constance mécanique et d’une analogie réifiée, ni de l’adhésion stricte à un contenu invariantet figé mais d’une « constance dialectique 4 » et dynamique impliquant le changement dans la continuité, dans une dynamique d’aménagement permanent des divergences et des oppositions.
L’identité sociale[modifier]
Plus « objective », elle englobe tout ce qui permet d’identifier le sujet de l’extérieur et qui se réfère aux statuts que le sujet partage avec les autres membres de ses différentsgroupes d’appartenance (sexe, âge, métier, …). L’identité sociale comprend les attributs catégoriels et statutaires qui se réfèrent à des catégories sociales où se rangent les individus (groupes, sous-groupes : « jeune », « étudiant », « femme », « cadre », « père »…). C’est souvent une identité « prescrite » ou assignée, dans la mesure ou l’individu n’en fixe pas, ou pas totalement, lescaractéristiques. Cette identité sociale situe l’individu à l’articulation entre le sociologique et le psychologique. Elle envisage, comme le souligne Tajfel, le rôle joué par la catégorisation sociale qui selon lui « comprend les processus psychologiques qui tendent à ordonner l’environnement en termes de catégories : Groupes de personnes, d’objets, d’évènements […] en tant qu’ils sont équivalents les unsaux autres pour l’action, les intentions ou les attitudes d’un individu5. »
Théories de l’articulation entre ces deux notions d’identité[modifier]
L’interactionnisme symbolique vise à expliquer comment se constituent les catégories sociales au cours de l’activité sociale collective et individuelle, et à comprendre les activités des acteurs sociaux dans la mesure où ils attribuent à leurs…