Fiche identité personnelle hume

II- Le moi introuvable : Hume (1711-1776)

1- L’empirisme de Hume et sa critique de Locke, TNH I, I ; EEH, chap. 27
2- Le moi est une fiction de l’imagination : TNH I, IV, 6
3- Conclusion : que reste t-il du sujet ?

Hume est un auteur profondément original. Sa philosophie a réveillé Kant de son « sommeil dogmatique ». En effet, l’époque de Hume est celle duXVIII ème siècle, un siècle où l’on accorde toute notre confiance en la raison. Or, la critique de Hume va porter sur les fondements du savoir : la connaissance entière se réduit à ce que l’expérience peut nous apprendre sans rien présupposer d’autre que ce qui y est donné. Réduire la connaissance à l’expérience c’est être empiriste : toute notre connaissance est issue de nos impressionssensibles. Mais l’empirisme de Hume va jusqu’au scepticisme (aussi bien dans les sciences de la nature qu’en morale) : il faut substituer à l’idée de principes rationnels, de lois et de nécessité le fait de l’habitude ou de la coutume ; et à l’idée de savoir on va substituer celle de croyance. Aussi, Hume va rejeter l’idée d’une substance pensante et d’un moi permanent qui ne sont que des fictions poséespar notre imagination. Autrement dit, il n’y a pas pour Hume de connaissance de notre moi, il n’y a pas une transparence de la conscience ; mais cette connaissance et cette transparence sont inventées par l’esprit humain.

1- L’empirisme de Hume et sa critique de Locke
? L’empirisme de Hume : la grande question de l’empirisme est celle de l’origine de nos idées : d’où nousviennent toutes nos idées, par exemple l’idée d’une couleur, d’une forme etc. ? La thèse de Hume est de dire que toutes nos idées dérivent d’une impression. L’impression est ce qui est absolument premier et ne dépend de rien, c’est la présence d’une pure qualité à la conscience. Il n’y a rien en deçà ou au-delà de l’impression : l’impression va donc être le point de départ de la connaissance. Néanmoins,la notion de vérité est modifiée car il n’y a pas d’adéquation entre la pensée, c’est à dire les idées, et les choses extérieures, le monde.

Impression : elle est première. Une impression c’est une sensation, une passion ou une émotion telle qu’elle se présente d’abord à l’âme, (l’impression déborde la
sensation).

Perception

Idée : elle est toujoursdérivée d’une impression. L’idée est une copie, une image de l’impression qu’elle reproduit de manière affaiblie.

Remarque : la distinction entre impression et idée est une distinction de degré et non de nature. L’impression est plus vive que l’idée mais elle ne diffère pas en contenu de l’idée. Les impressions sont plus vives car ce sont elles qui apparaissent enpremier dans l’expérience. Cela signifie que les impressions sont causes de nos idées. Par exemple, un aveugle ne peut se former une image de la couleur, cela montre bien que nos idées découlent d’abord d’une impression. Pour Hume, puisque toute notre connaissance se réduit à nos perceptions, cela signifie que le monde est une production de notre esprit.

Selon l’empirisme de Hume il n’ya d’impression qu’unique. Qu’est-ce que cela signifie ? Si toute impression est unique cela veut dire que nous ne voyons jamais deux fois la même chose. Chaque perception de rouge, d’une personne etc. est une perception unique qui ne se reproduira pas. Cela veut dire aussi que tout événement de notre vie est unique : nous ne pouvons jamais rien revivre. Tout n’apparaît qu’une seule fois.

?Pour Hume le moi n’est pas une substance, le moi ne peut pas être plus connu que le corps, et il n’est pas possible de démontrer l’existence du monde extérieur à partir du je pense. Hume s’oppose aussi à Locke (1632-1704) qui est un autre philosophe empiriste. Le questionnement sur le moi est un questionnement sur l’identité personnelle c’est à dire sur ce qui fait qu’un homme reste le même…