La Syrie

Situation:

La République arabe syrienne est une république socialiste, dont la constitution garantie la suprématie politique de la parti Baas. Le système politique est dominé par le président qui détient un pouvoir exécutif important. Après la mort de son père en Juillet 2000, le président actuel, Bashar al-Asad a pris le pouvoir. Après des promesses de réformes politiques et’espoir qui les a accompagné (printemps de Damas), les années passées ont montré le refus de la classe dirigeante d’aller plus loin dans les réformes politiques. Depuis quelques années on peut même constater une diminution du nombre de personnes qui fait partie du gouvernement. Le „decision-making“ se trouve entre les mains du président et d’un petit cercle de personnes qui l’entourent. La populationsyrienne qui compte environ vingt millions est composée de deux tiers de musulmans sunnites. Les alaouites – d’où vient la classe dirigeante – les chrétiens et les kurdes représentent de la population d’environ dix pour cent chacun. A l’heure actuelle, il n’y a que l’islamisme radical sunnite et le mouvement kurde qui pourraient mettre en danger l’Etat syrien. Ce sont les seuls groupes quidisposent d’une cohésion intérieure, d’un agenda établi et du support de l’extérieur. Le soutien continu aux groupes dits “terroristes” constitue une nécessité pour la Syrie qui peut ainsi renforcer son influence dans la région et contrebalancer le pouvoir militaire de l’Etat d’Israël. En plus, ce soutien pour des groupes islamistes aide à calmer les contestations islamiques/istes qui viennent del’intérieur même du pays. C’est par le soutien de la Syrie entre autre que la montée du Hezbollah a été possible, car il a joué le rôle de pays de transit pour le trafic d’armes iranien, mais aussi de pays accueillant des membres de groupes dits “terroristes” palestiniens, et depuis 2003 des terroristes islamistes en provenance d’Irak. La politique étrangère syrienne vise souvent la stabilité del’intérieur, pas seulement dans le cas des islamistes: l’occupation israélienne du Golan est utilisée par le gouvernement syrien pour faire créer un antiaméricanisme et ainsi renforcer la cohésion nationale. L’Iran est l’allié principal de la Syrie. Les deux pays ont construit des liens forts et durables qui se basent sur des intérêts communs dans la région. Les relations de la Syrie avec l’occident,notamment avec les Etats-Unis et l’Union Européenne sont tendues. Les E.-U. ont mis en place des sanctions, connues sous le nom de “Syria Accountability Act” (2003) qui sont encore en vigueur aujourd’hui. L’importance de la Syrie dans la région n’est pas économique (l’économie syrienne est faible, et ne dispose pas/plus de ressources naturelles). Son importance repose sur l’influence qu’elle a au Liban,en Israël/Palestine et en Irak qui en font un pivot important pour les Etats-Unis. Les buts principaux des Etats-Unis concernant la Syrie sont donc les suivants: Engager la Syrie dans le processus de paix régionale israélo-arabe; ainsi que de démocratisation et de stabilisation; lui faire cesser le soutien qu’elle porte aux groupes dits „terroristes“; affaiblir l’alliance syro-iranien.Tendances:

Depuis quelques années le gouvernement syrien risque de perdre sa position forte et incontestée à cause de son instabilité économique et d’une cohésion fragile de la société syrienne qui risque de se briser. En même temps, la situation en Irak démontre ce qui peut se passer après la chute d’un gouvernement fort, capable de garantir la cohésion de minorités. Une situation à éviter à toutprix. Tous les acteurs sont d’accord à ce sujet. Une Syrie déstabilisée amènerait non seulement un danger pour sa population mais aussi pour toute la région: le Liban, la Jordanie, l’Irak et même la Turquie, qui est l’un des alliés les plus importants des Etats-Unis dans le Moyen-Orient. Dans le carde de la „politique de voisinage“, l’Union Européenne essaye depuis 2007 d’intégrer la Syrie dans sa…