Frankenstein

I. Frankenstein ou le Prométhée moderne II. Frankenstein au cinéma III. Le mythe du savant fou Biliographie et Filmographie I. Frankenstein ou le Prométhée Moderne:En 1818 parait la première édition de Frankenstein (une seconde parution sera distribuée en 1831). Mais pourquoi avec le sous titre de « Prométhée Moderne  » ? Si les deux personnages ne peuvent être totalement assimilés, on ne peut pasnégliger quelques fortes ressemblances. Parlons tout d’abord de Prométhée: dans la mythologie grecque, Prométhée est un titan (fils du titan Japet et frère d’Atlas, plus connu) qui forma un homme d’argile et lui donna la vie en volant le feu du ciel aux dieux. Pour le punir, Zeus, le dieu des dieux, lui envoya Pandore, porteuse de la fameuse boîte où toutes les calamités se trouvaient enfermées,mais le titan ne céda pas à la tentation de savoir ce qui se trouvait à l’intérieur (par contre son frère Epiméthée assouvira sa curiosité aux dépens de tous les hommes) alors Zeus le fit enchaîner sur le Caucase où un aigle lui dévorait le foie sans cesse renaissant.Prométhée sera délivré par Heracles (Hercule dans la mythologique romaine).Pour Victor Frankenstein, la punition est moins »charnelle » mais le schéma narratif est quasiment le même. (Notons que Mary Shelley s’inspire d’un drame d’Eschyle, Prométhée enchaîné, datant de 467 avant J.C. environ) Le docteur  » vole  » le don de la vie – normalement réservé aux dieux – et est puni par où il a pêché: la créature qu’il a fait naître décîme les personnes les plus chères au savant par vengeance; celle-ci étant affublée, malgré toute labonne volonté du docteur, d’une laideur abominable.?C’est ici que se dessine une légère différence qui marquera la plupart de ceux que l’on dénommera désormais les savants fous: la mégalomanie.Si Frankenstein estime que son  » pouvoir  » de retarder, voire de supprimer tout simplement la mort est utile (Prométhée vola le feu divin pour le bien de l’humanité et est d’ailleurs représentant de l’humanitéet du progrès), c’est plus la reconnaissance de toute la communauté scientifique qui intéresse le savant ( Au troisième chapitre,  » l’âme de Frankenstein  » déclare:  » On a déjà beaucoup fait, mais j’en ferai beaucoup plus encore en suivant le chemin déjà tracé, je préparerai de nouvelles voies, je dévoilerai les puissances inconnues et je révélerai au monde les secrets des plus grands mystères dela création. « ) d’autant plus qu’au début de ses expériences, tous ses collègues vouent celles ci à l’échec.En effet au même chapitre, alors que Frankenstein n’a que 17 ans, rencontrant un professeur d’histoire naturelle l’interrogeant au sujet de ses études, le savant prononce les noms d’Albert le Grand et de Paracelse, deux  » chimistes  » voire deux alchimistes ( ce qui signifie a cette époquedes charlatans) qui influenceront son oeuvre. Ce à quoi répond le professeur: » Chaque minute, … , chaque instant que vous avez gaspillé avec ces livres est complètement et totalement perdu. … Mon cher ami, vos études sont entièrement à refaire ! « ). Heureusement (?) pour le jeune suisse, il rencontre, peu après, un autre professeur, Mister Waldman, qui partage ses opinions et le poussera àconclure ses études qui le conduiront, s’interrogeant sur le secret de la vie, à créer un être  » à son image « .La seconde différence porte sur l’idée du défi à  » Dieu « : Prométhée est pleinement conscient de son acte et agit pour défier Zeus. Contrairement au titan, Frankenstein ne porte pas d’intérêt à ce problème d’éthique que tous ses proches lui rappellent. De plus, alors que le frère d’Atlas faitface à son juge et accepte son sort, le savant réfute, après la naissance de son monstre, toute responsabilité des actes de ce dernier. Et c’est ce point qui fait tout l’intérêt du roman de Shelley, ces questions qui embarrassent toujours la plupart des scientifiques: ne va-t-on pas à l’encontre de la nature en expérimentant de nouvelles techniques (par exemple, la greffe d’un coeur de cochon…